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Quand je vous le dis :
par Martine Montémont

 

 « Il faudra au moins un dîner et une bonne nuit de repos pour retourner dans une réalité concrète peut-être pas si tangible que ça. Au Relais de Brocéliande, on reste au cœur du sujet et sur place pour continuer à évoluer entre les sites magiques. Jean-Luc Samson est un hôte convaincu et même si ses chefs ont un peu la bougeotte, il veille à maintenir à sa table une qualité plus qu’honorable et sa cave est bien fournie »


En son cœur s’étend la forêt de Brocéliande. Dans ce territoire légendaire de Haute Bretagne, à la fois proche et éloigné d’un littoral tourmenté par les plus fortes marées d’Europe, les trésors sont nombreux et leur découverte passionnante. On aura du mal à épuiser le sujet... 

Parce que quelques imprévus nous auront retardés, nous arrivons aux abords de la forêt de Paimpont en début de soirée, au moment où le soleil dore de ses derniers éclats le lac qui s’étend derrière l’Abbaye. Et là, c’est la révélation : toutes les images, toutes les photos largement diffusées dans les livres, les revues, sur les écrans et sur lesquelles la lumière est quasi irréelle ne doivent pas uniquement leur beauté à l’art du photographe. La forêt enchantée et ses sites légendaires est ainsi, carrément envoûtante.

Des fées, des enchanteurs et même d’étranges curés.

On commence en poussant la Porte des Secrets pour y découvrir une scénographie unique en son genre et qui met le visiteur tout de suite dans l’ambiance. Elle est composée de 4 salles dans lesquelles on évolue en écoutant l’histoire de Pierre, le garde forestier narrateur qui commence par la visite de son atelier, entraîne ses visiteurs captivés dans la forêt elle-même, puis dans les Forges et enfin entre les branches enchevêtrées de l’Arbre Maître.

Mais la forêt elle-même et au naturel n’oblige pas à solliciter son imagination pour rester sous le charme. Au fil des sentiers, on évolue dans l’imaginaire Arthurien décrit au 12e siècle par Chrétien de Troyes. Le tombeau de Merlin et de Viviane, le schiste pourpre, rouge du sang des fées, l’Arbre d’Or et le Val Sans Retour, le miroir aux fées et la fontaine de Barenton imposent leur réalité et on se laisse prendre par la légende.

 
« Quand on pense Bretagne, on imagine aussitôt les généreux massifs d’hortensias. À Bréal-sous-Monfort dans les Jardins de Brocéliande, on fête des odorants lilas le 7 mai. Le village abrite aussi le Conservatoire national de l’iris français avec un millier de variétés et organise les Iris’istibles le 28 mai. »
  


Et l’on n’est pas les seuls. En 1942, l’abbé Gillard est nommé à Tréhorenteuc et préside alors aux destinées de son église. Persuadé que la tradition celtique, la légende Arthurienne et la religion catholique procèdent des mêmes croyances, il va utiliser les compétences de deux prisonniers allemands qu’on lui confie et qui se trouvent être opportunément peintre et ébéniste, pour restaurer et transformer l’édifice en église du Graal.

La statue du mystique abbé invite à la visite quand l’église est ouverte. On se tournera plus volontiers vers les visites guidées pour découvrir les légendes figurées sur les vitraux, la mosaïque du Cerf Blanc au collier d’or, le verseau et le bélier inversé auprès des fonds baptismaux. Les personnages et les légendes sont foison, la magie omniprésente et les conteurs très investis. Il faut dire qu’en ces lieux et dans toute la forêt et alentours, rien n’est banal.

11 « marches » d’escalier sur 319 mètres de canal.

La découverte des maisons éclusières qui jalonnent le canal d’Ile-et-Rance à Hédé-Bazouges est un moment de pur bonheur. On suit le chemin de halage à pied ou à vélo, seul ou en famille et on profite aux petites heures du jour de la rosée qui accroche la lumière sur des toiles d’araignées qui n’ont pas encore été dérangées.

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Au départ de la Maison du Canal que préside avec une formidable conviction Jean-Michel Moraldo, amoureux de nature, de bien-vivre et accessoirement puits de science, on s’échappe sur une distance d’un peu plus de 2 kms, ce qui n’est pas grand-chose, mais qui accuse un dénivelé qui oscille entre chaque bief, entre 183 et 319 mètres.

Inutile de préciser que quand les marchandises transitaient par voie d’eau, il fallait des bras solides aux éclusiers pour absorber le trafic. Les maisons éclusières sont de style napoléonien parce que c’est l’empereur qui avait développé le projet pour contourner le blocus des Anglais. Mais l’intérêt n’en n’avait pas échappé à Louis XVI, ni même à François 1er puisqu’il se dit que Léonard de Vinci lui-même avait inventé le système des écluses. Bien que, au 1er siècle, les Chinois, déjà…

Le site, sauvé du chemin de fer et des autoroutes est resté à la fois paisible et très vivant. On visite la Maison du Canal et ses expositions. Le 6 août, un grand pique-nique festif rassemble de nombreux amoureux des voies d’eau et chaque année à l’automne (les 16 et 17 septembre en 2017) le festival Jazz aux écluses rassemble les amateurs du genre.

Livres anciens et « grimoires » à Bécherel.

Pour rester dans le ton, les livres anciens sont censés occuper une place de choix dans une contrée où les contes et légendes sont prédominants. Ce n’est pas ce qui a fait germer l’idée de créer une cité du livre dans l’esprit des fondateurs de l’association Savenn Douar. C’est tout d’abord l’envie de redonner vie au village de Becherel, délicieuse petite Cité de Caractère où certains avaient choisi de vivre et qu’ils ne voulaient pas voir disparaître en perdant ses habitants les uns après les autres faute d’activités et de commerces.

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Yvonne Prêteseille, ancienne enseignante et amoureuse des lieux est une des initiatrices du projet. En 1989, une Fête du Livre est organisée, des libraires et artisans du livre qui y participent décident alors d’ouvrir boutique. Il existe désormais 13 librairies permanentes dans la cité. Pour assurer leur survie, elles développent d’autres activités : salon de thé, vente de produits locaux d’artisans bretons, confitures, plats régionaux, pâtisseries maison que l’on peut déguster avec un café pour prendre le temps de se perdre parmi les ouvrages proposés.

 



« À Saint-Malo chaque année, se tient le Festival international du Livre et du film "Etonnants Voyageurs" du 3 au 5 juin en 2017. Il réunit et permet de rencontrer des écrivains voyageurs au Palais du Grand Large. » 


Depuis 2011, la Maison du Livre et du Tourisme encourage les installations d’auteurs en résidence, accueille des calligraphes, relieurs et illustrateurs, organise la Nuit du Livre le 4 août de chaque année et un marché du Livre le 1er dimanche de chaque mois à partir de mars jusqu’en décembre. La saison s’ouvre avec une Fête du Livre chaque année à Pâques où se presse une clientèle bretonne, mais aussi de nombreux amateurs parisiens.

Première cité du livre de France, Bécherel a fait école puisqu’il en existe désormais 8 en France. Elle est la 3ème en Europe après Hay-on-Wye au Pays de Galles et Redu dans les Ardennes belges.

Les fées celtes à portée de train.

 
« C’est au cours du long week-end de l’Ascension du 25 au 28 mai que l’on pourra assister au spectacle des grandes marées. Particulièrement dans la baie de Saint Malo, face à la baie du Mont-Saint-Michel où les marées sont les plus fortes d’Europe et viennent fouetter et tourmenter le littoral en alternance avec celles de la baie de Fundy dans le Nouveau Brunswick acadien au Canada. »
  


Tout cet univers à la fois intellectuel, onirique et pétri de traditions bien ancrées sera plus que jamais à portée de désir et d’envie à partir de juillet 2017 quand la ligne à Grande-Vitesse Bretagne-Pays de Loire sera mise en service. Ce qui permettra aux Parisiens de gagner entre 30 et 40 minutes sur le voyage et environ 25 minutes en moyenne depuis ou vers Lyon.