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Quand je vous le dis :
par Martine Montémont

 

 « Dans les années 70, le docteur Bastien généraliste à Remiremont dans les Vosges faisait la Une de la presse régionale en préparant des omelettes avec des amanites phalloïdes, champignon tueur et il survivait toujours à l’expérience. J’ai profité de la présence des membres du comité scientifique de l’exposition pour poser la question à Denis Richard, docteur en pharmacie qui m’a dit qu’il absorbait sans doute du Légaton, un protecteur du foie, tout de suite après avoir consommé les champignons. S’il avait ignoré leurs effets et attendu les symptômes provoqués par la toxine, il n’aurait pas pu être sauvé, sauf si une greffe du foie avait été pratiquée. Et le problème justement, c’est que les cueilleurs de champignons qui absorbent des espèces mortelles n’en savent malheureusement rien. »

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C’est la pomme de Blanche Neige qui accueille le visiteur quand il pénètre dans l’espace consacré à l’exposition « Venenum – Un monde empoisonné » que le musée des Confluences à Lyon présente jusqu’au 7 janvier 2018. 

Elle restera en perspective pendant toute la visite. Où que l’on se trouve, dans les 4 zones autour desquelles ce sujet fascinant qui témoigne de notre angoisse universelle s’articule, la pomme rouge de la sorcière nous nargue et nous explique comment tous les poisons sont dans la nature.

Empoisonneuses historiques.

Reconnue d’intérêt national par le Ministère de la Culture et de la Communication, cette exposition majeure est sans doute, comme le précise Hélène Lafont-Couturier, la directrice du musée, la plus « Confluences » de toutes celles qui ont été présentées depuis l’ouverture en 2014.

Près de 40 collectionneurs privés et publics ont participé à l’aventure. Ce qui en dit long sur les traces de poisons qui jalonnent l’histoire humaine.

On entre de plain-pied dans les relations entre le pouvoir et les poisons avec Médée, Circé la magicienne, Socrate et la cigüe, Cléopâtre empoisonnée par une fibule ou une tunique empoisonnée. « Outils » dont se servaient la Voisin et la Brinvilliers. La cour de Louis XIV et sa haute noblesse étaient si impliquées qu’il n’y avait pas d’autre solution que d’étouffer les affaires et de passer à autre chose.

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La bague des Borgia, l’armoire aux secrets de Catherine de Médicis traversent les époques et le poison sert souvent de bras armé aux femmes parce que sournois, silencieux et qu’il ne nécessite pas de force physique.

Marie Lafarge, la première tueuse en série en 1840, était une empoisonneuse. Elle figure en bonne place aux côtés de Violette Nozières et de Marie Besnard.

Vous reprendrez bien un peu de fugu ?

La nature, le venin et les toxines sont l’occasion de présenter bestioles en aquarium et plantes aux couleurs flatteuses dont les effets sont aussi sournois qu’efficaces. Celle aussi de faire connaissance avec le fugu, ce poisson ballon dont la chair fine est comestible et les viscères effroyablement toxiques. Et pour les cuisiniers japonais qui en font leur spécialité celle de passer pour des demi-dieux avec leurs grands couteaux.

Les vipères, cobras et scorpions figurent en bonne place dans ce bestiaire venimeux et angoissant.

De tous temps, on aura utilisé les flèches empoisonnées au curare pour tuer ses ennemis, la mort aux rats qui aura servi de base de travail pour élaborer des poisons de guerre en 14-18.

« Il n’est pas vraiment facile de se procurer des poisons en pharmacie si on a de vilains projets pour occire un ou une rival (e). Mais le développement des allergies que l’on doit à notre environnement de plus en plus pollué permet d’accomplir le crime parfait. Comme l’adolescente incarnée par Valérie Kaprisky dans le film « l’Année des Méduses » qui avait balancé le playboy, joué par Bernard Giraudeau insensible à son charme dans une mer infestée de méduses en sachant que leurs piqûres lui seraient fatales. Sans remords et en toute bonne conscience. »   


Savamment dosés, les poisons sont aussi des remèdes. La présentation d’une armoire d’apothicairerie des Hospices Civils de Lyon, permet, grâce à un éclairage approprié, de découvrir qu’un tiers des substances conservées dans les pots sont toxiques.

La beauté empoisonnée

Reste que le poison fait sournoisement partie de notre vie quotidienne. Souvent presque à notre insu tant qu’on ne se rend pas compte de ses effets néfastes. C’est le cas de l’amiante considérée autrefois comme providentielle quand elle n’était qu’un isolant et servait à ignifuger les cinémas. De la céruse contenue dans les maquillages pour blanchir la peau, du plomb dont on fait les conduites qui empoisonnent l’eau potable et donne un petit  goût sucré aux vieilles peintures qui s’écaillent dans les taudis et que dégustent les enfants qui y vivent.

C’est à la science de s’employer à les détecter comme le mercure dans les poissons et tous les perturbateurs endocriniens que génèrent les pesticides et dont les effets font partie de notre quotidien.