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Papy-boom et chômage.
 

Le marché des « plus de 50 ans », (ou 60 ou davantage si affinités) excite bien des convoitises. Dans tous les secteurs de la consommation et plus encore dans celui des voyages. Dans le périmètre du salon Mahana des voyages et des vacances qui se tient à Lyon du 27 février au 1er mars, se niche le salon Happy+ entièrement dévolu à cette population qui a du temps et, pour un assez grand nombre d’entre eux, de l’argent. Un vrai pactole...

Mais attention, il ne faut pas prendre les séniors à rebrousse-poil et les traiter comme des « vieux ». Les baby-boomers qui sont devenus des papy-boomers, n’aiment pas bien qu’on les considère comme des « has-been » même en leur déroulant le tapis rouge. Ils ont dansé le twist, chanté avec les « yé-yé » mais savent toujours exécuter des figures de rock. Les eaux minérales et les villes de cure du tourisme de santé les présentent toujours comme des gens qu’il faut gâter, mais avec lesquels il faut toujours compter. Et là, gare au dérapage.

50 ou 60 ? On est vieux à quel âge ?

On est toujours le vieux de quelqu’un et le jeune d’un autre. En fait, comme le disent même, et avec un certain humour, certains des organisateurs des salons en question « un vieux, c’est quelqu’un qui a 5 ans de plus que soi !». Soit, pour exagérer un peu, un étudiant par rapport à un lycéen !

 
 

Et cette autre réflexion savoureuse du grand-père de l’une des membres du staff considérant les thématiques « bien dans son corps et dans sa tête »« voir son avenir avec sérénité »« être utile et se réaliser »« prendre du temps pour soi »« être avide de découvertes et être bien chez soi », flanquées des ateliers psychomotricité, nutrition et bricolage du salon Happy+, déclare « C’est un truc pour les vieux ». Il a lui-même 80 ans !

En fait, c’est de marché dont il est question. « La vie recommence à 50 ans » nous dit-on. C’est-à-dire quand les enfants sont partis et quand on a sa carrière de fonctionnaire ou dans une entreprise du CAC 40 à son apogée avec des charges très diminuées, (pour les autres, c’est plutôt le début du chômage de longue durée…). C’est oublier un peu vite que l’on encourage la maternité après 40 ans (comme le font les "peoplettes") et que là, à 50 ans, les enfants sont encore en 6ème ! Comme on le voit l’exercice n’est pas simple.

Les City Break et le tour du monde

Pas question de jugement de valeur. Dans les salons de vacances qui tentent vaillamment d’affronter la concurrence d’Internet, on ne tend un miroir à personne, on ne compte pas les rides. Après Lille qui a eu lieu fin janvier et Lyon, c’est Toulouse qui prendra le relais du 6 au 8 mars et Paris qui fermera la marche du 19 au 22 mars, les thématiques développées ratissent larges et précis pour que chacun y trouve son compte.

Le salon de Lyon, qui rassemble 300 exposants surfe sur la vague des City Breaks. On fait une pause dans son quotidien en débordant du week-end et on part visiter les grandes villes de France et d’Europe. La recrudescence de belles expositions et de ravissantes chambres d’hôtes en ville attire indubitablement les touristes.

On invite aussi les visiteurs à participer et on recrée ainsi, en « live » une forme de réseau social, ce qui est bien dans la tendance. Tous ceux qui ont accompli un tour du monde peuvent ainsi raconter leur aventure. Et ceux qui les écoutent ainsi se rendre compte que, si de l’aéroport Saint Exupéry on dispose de 115 destinations directes pour s’échapper, on peut aller plus loin encore grâce au jeu des correspondances sans passer forcément par Paris.

Une des plus belles illustrations étant l’aventure de Stéphanie et Jérémie Gicquel qui ont traversé l’Antarctique à skis en passant par le Pôle Sud en s’envolant de Lyon pour Punta Arenas au Chili. 
Reste aussi que le développement des lignes low-cost suit un rythme soutenu. On pourra se rendre à Rome depuis Lyon avec Vueling et à la Réunion avec XL Airways à partir du 3 juin. Entres autres…

À la chasse aux embruns

 
 

C’est la Bretagne qui est invitée d’honneur à Lyon cette année. Parce que la région est désormais bien desservie par les lignes aériennes et ferroviaires vers Brest, Quimper, Nantes et que l’on peut rejoindre assez facilement les rivages de l’océan d’un coup d’aile.

Là-aussi les événements et manifestations sont nombreux et les sentiers de randonnée innombrables. Aux côtés de la découverte de Belle-Ile et de Carnac en Morbihan le long des 900km de côtes de l’une des plus Belles Baies du Monde, on pourra vivre à Mûr-de-Bretagne dans les Côtes d’Armor, un événement qui ne se produit que très, très rarement. Il s’agit de la vidange du lac artificiel de 12km de long et 40m de profondeur de Guerlédan à partir de la mi-mai. Pendant 6 mois, on pourra apercevoir les vestiges de la Vallée Engloutie. Un spectacle poignant qui ne sera plus accessible ensuite pendant des dizaines d’années. Comme le passage d’une comète, comme une éclipse de soleil.

Le 21 mars, on y aura rendez-vous avec la marée du siècle. Avec un coefficient de 119, elle atteindra quasiment le maximum établi à 120. Ce rendez-vous des pêcheurs à pied qui guettent les marées d’équinoxe pour s’adonner à leur activité favorite, vaut bien sûr pour le retrait de la mer à perte de vue, mais aussi pour la lumière irréelle qui baigne côtes et paysages.

Au printemps, quand les hortensias vont refleurir et que les champs de la Ceinture Dorée du nord Finistère donneront des légumes en quantité, que l’île de Batz récoltera ses pommes de terre et ses échalotes et que l’on pourra profiter de la vivifiante thalasso de Roscoff, on offrira son visage aux embruns et à la douceur que le Gulf Stream apporte au climat du Finistère alors même que l’on est sur la même latitude que Saint-Pierre et Miquelon.

On retournera se perdre dans la forêt de Brocéliande pour vérifier que les fées y sont toujours bien présentes et leurs légendes vivaces. Et pour participer aux fêtes traditionnelles et se gaver sans remords de crêpes, de kouign amann et de caramels au beurre salé

L’appel du large...

Au-delà, il y a l’Amérique. Depuis plusieurs années, New-York caracole en tête des destinations préférées des Français. Pour la première fois Visit USA qui regroupe une quarantaine de villes américaines et des acteurs du tourisme américain (tour-opérateurs, réceptifs, compagnies aériennes, chaînes hôtelières...) sera sur le salon. Mais l’appel du large, c’est aussi l’engouement pour les croisières qui ne se dément pas. Le secteur connaît une croissance de près de 10% chaque année et les perspectives de développement sont considérables.

 
 

Le Club de la Croisière de Marseille Provence réunira sur le Pôle Croisières une dizaine d’exposants dont 18 compagnies qui proposent 52 itinéraires différents à bord de 21 navires au départ de Marseille. Ce qui nous ramène au propos initial. Pour partir en croisière, c’est-à-dire minimum 8 jours - à l’exception de quelques formules de 3 ou 4 jours - voire 15 jours, voire 3 mois, il faut avoir du temps devant soi. Et le temps, une fois de plus, ce sont les seniors qui en disposent le plus.

Avec des revenus confortables et une forme bien entretenue. Du moins au début de leur retraite. C’est l’occasion pour tout le monde, vendeurs et clients, d’en profiter.