Quand je vous le dis :
par Martine Montémont
« Une des légendes les plus magiques, c’est celle de la Petite Année qui raconte que pendant les 12 jours entre Noël et l’Épiphanie, les animaux se mettent à parler. Il faut savoir aussi que c’est dans les archives municipales de Sélestat qu’il est fait mention de l’existence de l’Arbre de Noël pour la toute première fois. Le manuscrit est exposé à l’église Sainte Foi et l’histoire des décorations des sapins de Noël est à découvrir dans la nef de l’Église Saint-Georges. »
L’Alsace, région où les particularités sont nombreuses et où les patois alsaciens varient sur des distances d’une poignée de kilomètres, entretient ses traditions de Noël avec conviction et efficacité. Le temps des fêtes s’étire pendant toute la période de l’Avent et au-delà...
À Strasbourg bien sûr, qui se revendique capitale de Noël et, à 20 minutes à peine, Obernai et ses représentations du « Mystère des nuits sacrées » qui conduit les spectateurs de ruelles en places. Mais aussi Bergheim, un petit village fortifié qui met chaque année ses habitants à contribution pour construire un sentier d’une trentaine de crèches le long de ses remparts, tout comme Ribeauvillé dont le marché de Noël est construit à partir de structures artisanales en bois et tissu.
On ne manque pas, du 8 au 10 décembre, le marché de Noël de Ottmarsheim avec une animation qui consiste à rechercher l’étoile du Nord sous un dôme et dont les concerts de Noël dans le cadre de l’abbatiale de style ottonienne valent le détour. À Kaysersberg, on est dans un des villages préférés des Français qui sert de décor avec ses maisons à colombages à des ateliers comme celui du souffleur de verre et de la fabrication des couronnes de l’Avent.
Pour mieux en découvrir les traditions, l’Écomusée d’Alsace et ses spectacles « Rêves et Veillées », la vallée de Munster pour dévorer des bredeles au Bredlamarik « le marché des petits gâteaux » en suivant le sentier de Noël de Silberwald entre Munster et Stosswihr.
Destinations majeures Colmar, dont on dit qu’il s’agit non pas du, mais des marchés (il y en a 5 !) de Noël préféré des Alsaciens eux-mêmes qui s’enchantent chaque année à écouter les chants des enfants sur les barques à fond plat à la tombée de la nuit. Et Mulhouse bien sûr qui ancre ses festivités de Noël dans la célébration du passé industriel textile de la ville en commandant depuis près de 20 ans une étoffe unique à l’artiste Marie-Jo Gebel pour habiller les façades des édifices de la place principale et celle des maisonnettes du marché de Noël.
Tout à l’opposé, en Alsace du Nord, on découvrira à Haguenau, l’art du canivet, les dentelles en papier de Michèle Wagner et celui des décors de crèches des potiers. Enfin pour attendre sagement Noël, on suivra le veilleur de nuit dans sa ronde nocturne à Eguisheim.