Quand je vous le dis :
par Martine Montémont
« La diaspora arménienne est nombreuse en France et surtout en Rhône-Alpes. Ce qui est sans doute une des raisons et pas la seule qui ont incité la compagnie Armenia Fly à opérer un vol au départ de Lyon Saint Exupéry 2 fois par semaine au moins jusqu’à fin octobre. Ce qui incitera les vrais amateurs d’aventure et de découverte (qui ne se résume pas à passer une nuit dans une cabane dans les arbres !) à tenter l’expérience et contribuer à développer ce pays en lui permettant de s’enrichir en travaillant et pas en lui faisant la charité. Le projet d’un vol à l’année fait son chemin entre les partenaires. Le succès de la ligne actuelle les aidera à concrétiser. »
Tout le monde connaît des Arméniens et même d’illustres...
Les Manoukian, Bahadourian , le maire de Lyon lui-même Georges Képénékian et bien sûr Aznavourian, plus connu sous le nom de Charles Aznavour qui est dans son pays d’origine une sorte de trésor vivant célébré un peu partout dans la capitale de l’Arménie Yerevan ou Érévan si on le prononce à la française.
Tous viennent de familles qui ont fui le génocide en 1915. Ce qui leur a donné à tous une envie de vivre et de réussir dans ces pays qui les ont accueillis et qu’ils n’ont de cesse de glorifier et de défendre.
Peu de gens savent où se trouve vraiment l’Arménie. Quelque part en ce que l’on appelait autrefois l’Asie Mineure. Réduite à 10% du territoire initial qui était le sien, il suffit désormais pour la situer de considérer qu’elle a une frontière avec l’Iran, la Turquie (pour son malheur), l’Azerbaïdjan (encore pour son malheur), la Géorgie (bons baisers de Russie qui la tenait sous sa coupe à l’époque soviétique.
On ne peut pas parler de l’Arménie sans connaître sa douloureuse histoire. C’est un pays qui impose ses origines chrétiennes au milieu de territoires farouchement musulmans et ne transige sur rien à cet égard. Qui revendique aussi une langue qui ne se parle que là et un alphabet de 39 lettres qui perturbe même les connaisseurs du cyrillique. L’Arménie exige des efforts. Vous avez dit dépaysant ?
L’Arménie dont la pauvreté est considérable malgré les aides de sa diaspora essaie de s’ouvrir au tourisme avec plus ou moins de talent, du moins dans un premier temps. Il faut laisser le temps au temps et éviter le piège de l’auberge espagnole.
On ne va pas en Arménie pour retrouver ses marques européennes. Cela étant posé, on verra qu’Érévan est complétement différente des campagnes environnantes. Même si à côté des constructions flambantes neuves, il existe des quartiers complets d’architecture toute soviétique et d’une grande pauvreté.
L’intérêt absolu de l’Arménie ce sont ses monastères, ses églises, tous ces monuments qui racontent son histoire et dont 3 seulement sont classés à l’Unesco. Bien d’autres le mériteraient, mais leur environnement est encore trop approximatif et pour tout dire pas dans les normes. Ça peut venir.
L’autre must, c’est le Caucase. L’Arménie est un plateau et 90% de son territoire se situe à plus de 1000m. Elle culmine à 4095m avec le Mont Aragats, volcan pour l’instant éteint.
Ce qui ne console pas les Arméniens d’avoir perdu « leur » Mont Ararat et ses 5160 m. Ce puissant et biblique – on y a retrouvé les restes de l’Arche de Noé – volcan arménien d’origine a été « offert » aux Turcs par les Soviétiques comme un paquet de lessive. Il apparaît quand on approche de la piste pour atterrir sur l’aéroport de Zvarnots. Il est flanqué d’un autre sommet pointu et enneigé juste à ses côtés qui a surgi après une de ses éruptions.
En Arménie, la nature est sauvage, impressionnante, voire explosive.