Maison de l'outil et de la pensée ouvrière de Troyes dans l'Aube. |
Même si la ville de l’Aube n’a rien à voir avec Troie, l’antique et disparue cité de la belle Hélène, son sous-sol et ses musées sont d’une richesse exceptionnelle. La récente découverte de la tombe d’un prince celte sous une zone commerciale en témoigne abondamment. Et parce qu’elle a toujours été un carrefour commercial important (bien avant le temps des magasins d’usine !), Troyes a vu se rencontrer bien des peuples et bien des talents...
L’exposition « Chef d’œuvre, le génie d’un fils de Troyes » à la Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière à Troyes jusqu’au 6 décembre, raconte un de ses enfants, menuisier de génie né en 1809.
François Roux, dit François le Champagne a appris son métier comme on le faisait à l’époque, en entreprenant son Tour de France. Il a été reçu Compagnon à Marseille et s’y est installé. C’est alors qu’il a été choisi par ses pairs pour réaliser le plus grand chef d’œuvre de menuisier jamais entrepris.
Il s’agissait de démontrer que son organisation compagnonnique qui subissait la concurrence d’autres confréries, était la meilleure et pour tout dire la seule qui vaille. Aujourd’hui, on appellerait ça une « battle » ! Il lui fut accordé 7 ans pour mener son chef d’œuvre à bien. Il en mettra plus de 20, en compagnie étroite de ses colonnes torses et chevilles en buis.
Présenté ensuite dans toute la France, l’ouvrage, composé de plus de 17.700 pièces assemblées et chevillées sans colle aura nécessité plus de 50.000 heures de travail et fait l’admiration de l’Empereur Napoléon III en 1862.
Elle est donc exposée à la Maison de l’Outil et de la Pensée Ouvrière en compagnie de 60 vitrines de 10.000 outils dans le sens noble du terme, comme prolongement de la main de celui qui œuvre.