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Quand je vous le dis :
par Martine Montémont

 

 

 « "Sylvie Ramond est une séductrice obstinée. Elle a réussi à convaincre les héritiers de Matisse tout comme elle a obtenu de Pierre Soulages qu’il vende au musée des Beaux-Arts de Lyon son tableau préféré. Il continue à en sourire aujourd’hui »

 


Pas facile pour Lyon, comme pour n’importe quel musée, de présenter une énième rétrospective de Matisse...

C’est pourtant la tâche à laquelle Sylvie Ramond, conservateur du Musée des Beaux-Arts de Lyon, s’est attelée avec Isabelle Monod-Fontaine, pour présenter au public l’exposition « Henri Matisse, le laboratoire intérieur » jusqu’au 6 mars. Il leur aura fallu 2 ans 1/2 de travail acharné.

Un hommage à l’artiste, lui-même grand travailleur qui s’exerçait chaque jour à dessiner comme un musicien fait ses gammes et un danseur de la barre. D’où de nombreux dessins comme autant de dialogues avec les peintures et sculptures. En résulte une présentation originale de plus de 250 œuvres rassemblées auprès de 35 musées prestigieux de New-York, Boston, Philadelphie et du musée Pompidou à Paris.

On peut dire que le point de départ, c’est le don de dessins que Matisse a fait au musée de Lyon après un séjour de quelques mois. Mais quel séjour !

Gravement malade, il quitte le sud de la France au début de 1941 pour se faire opérer d’un cancer à la Clinique du Parc. Guéri, il va revivre une nouvelle vie à 71 ans et retrouver une énergie rare. C’est le temps des gouaches découpées et de ces 9 livres de dessins tous dédicacés qu’il offrira au musée. Lequel fera l’acquisition de deux œuvres un peu plus tard.

Le fils de l’artiste fera lui-même la donation du Portrait de l’antiquaire Georges Joseph Delmotte. L’autre peinture, la Jeune Femme en blanc, fonds rouges fait aussi partie des collections. Œuvres d’un peintre qui aura connu la gloire de son vivant. En Russie, aux États-Unis et enfin en France. 

L'exposition est reconnue d'intérêt national et bénéficie, à ce titre, d'un soutien financier exceptionnel de l'État.