Quand je vous le dis :
par Martine Montémont
« Nous avons fait l’expérience à la mi-juin, mais je tenais absolument à voir à quoi ressemblerait une rencontre avec des ours blancs dans leur milieu naturel, si on avait la chance d’en apercevoir à Longyearbeyn ou dans la baie de la Madeleine dans le Spitzberg. Monsieur Ours a dévoré un phoque sous l’objectif de nos jumelles (voir la vidéo à 8:15 ) et repu, est remonté tranquillement vers son repaire. Saisissant et inoubliable. »
Tour VIP des Animaux du Safari de Peaugres (07) . Voir la vidéo... (10:47) | |
Elle est curieuse, joueuse mais surtout incroyablement dangereuse. Hallensia est une magnifique ourse blanche polaire qui n’hésite pas à s’approcher au plus près (!!!) des visiteurs du Safari de Peaugres en Ardèche qui ont décidé d’accomplir le circuit VIP proposé depuis cette année...
Entre elle et nous, il y a tout de même 7000 volts. Parce qu’elle en a fait l’expérience, elle ne s’approche jamais des grillages. Les visiteurs en revanche pourraient être tentés de chercher à la caresser tant elle a l’air débonnaire et presque inoffensive. Là, la « châtaigne » est immédiate. En plus, Damien, le chef animalier qui accompagne le petit groupe, veille et dispense ses conseils.
Lui-même est équipé d’un fusil à balles de caoutchouc, il n’en faut pas davantage pour refouler, le cas échéant, l’un des quelques 19 ours noirs baribals qui s’ébattent dans le plus grand parc à ours d’Europe de 15 hectares installé dans la fraîcheur de la végétation de l’Ardèche verte.
Au plus près des soigneurs et des animaux.
Néron va venir parader sous nos yeux, c’est-à-dire entre 2 et 300m. Ce n’est pas nous qui l’intéressons, mais bien plutôt les deux femelles qui se baladent dans son périmètre. Histoire de montrer qui est le patron, il marque son territoire en adoptant une démarche qui prend le plus d’espace possible et en envoyant des jets d’urine.
C’est un jeune ours au poil brillant qui a effectué sa mue alors que les plus âgés ont du mal à perdre leurs plaques de poil. On pourrait d’ailleurs l’appeler Tanguy car il a eu du mal à quitter la tanière de sa mère. Damien explique que l’on ne peut être vraiment sûr qu’il y a une portée d’oursons (il y eu 6 bébés cette année) que quand ils sortent après l’hiver. À la naissance, ils ne pèsent que 3 à 500g et Néron a parfaitement pu « gober » les gêneurs. Ainsi va la vie sauvage…
Johnny, l’ours polaire est à Peaugres depuis longtemps déjà. Il ne s’est encore jamais reproduit. Il faut dire qu’à ses débuts, il préférait s’accoupler avec une vieille ourse plutôt qu’une jeune compagne. Avec Hallensia, il accomplit le minimum syndical et elle n’a pas encore eu de bébés. Ce qui ne veut pas dire qu’ils sont malheureux. Damien explique qu’ils n’ont aucun des tics nerveux que l’on peut observer chez des ours enfermés. Y compris dans certains zoos.
Hallensia mène donc sa vie tranquille et renvoie même son ballon à son soigneur qui sait se tenir à bonne distance. L’ours polaire étant au sommet de la chaîne des prédateurs, il ne faut pas plaisanter avec lui. Pour lui, il n’y a que l’homme qui est à craindre.
Des lions, des loups, des tigres et des… cougars
Partir pour le Safari Tour à bord du 4x4 à toit ouvert du parc, c’est entrer dans l’intimité des animaux. Avec Cécile, la directrice adjointe qui sait tout des petites manies et du quotidien de ses pensionnaires dont elle connaît les mœurs. Si elle éprouve de l’affection pour eux – comment ne pas -, elle ne fait pas d’anthropomorphisme. Mais au cours des réunions et des débriefings, le staff des soigneurs s’amuse de leurs petites histoires privées.
Parmi les quelques 1000 animaux présents, il y a le mâle dromadaire follement amoureux des voitures et qui aime les poursuivre de ses assiduités. Akili et Josépha, les deux éléphantes d’Afrique qui se font des câlins sous le regard placide de Kenya, le grand mâle qui a déjà 30 ans.
Et c’est là que l’on apprend que les jeunes mâles préfèrent les vieilles femelles. Quelques soient les espèces. Et cela pour une raison assez simple, les jeunes vigoureuses ont tendance à leur mettre des raclées. Rien n’est simple !
Au royaume des animaux, les situations cocasses se multiplient pour qui s’amuse à les observer. Du temps où les lions étaient en liberté, le voisin qui possédait le champ d’à côté y mettait naturellement ses vaches à pâturer. De l’autre côté des grillages, Skippy, Massaï et Miazi bavaient comme des malades.
« De tous temps, les loups ont fait peur aux hommes. Pourtant, ces animaux, ancêtres de nos chiens, sont non seulement fidèles, mais discrets et peureux. La crainte de l’homme est même inscrite dans leur génétique. Les attaques de loups dans les campagnes enneigées au Moyen-Âge venaient du fait qu’ils étaient affamés. » |
Ici, les animaux, du moins les plus imposants, ont des noms. À l’inverse de ce que nous avions constaté à Océanopolis à Brest. Il faut dire qu’il vaut mieux dire que, parmi les tigres, c’est Laïka ou Altaï qui a tel ou tel problème plutôt que Youri ou Duffy.
Les otaries chez le docteur..
"Dites 33 ", c’est à peu près ce que Yoann et Nicolas, les soigneurs des otaries cherchent à obtenir d’elles. Il n’y a pas, à Peaugres, de spectacles de dressage d’animaux et le but n’est pas de faire tourner "un ballon sur son nez".
Si des specimen de 2 à 300 kgs comme Sarah, Klarchen, Gamma et Vasco, les otaries du bassin, sont dressées, c’est pour qu’elles puissent être soignées plus facilement. Mieux vaut qu’elles ouvrent la gueule d’elles-mêmes plutôt que d’introduire son bras dans une mâchoire qui déploie 3 fois la force de celle d’un berger allemand.
Le bonus de l’opération, c’est que ça fait un spectacle pour les enfants qui les applaudissent quand elles aboient. On leur apprend à soulever la nageoire pour soigner les blessures et leurs problèmes articulaires, à se tenir tranquilles pour procéder à une échographie.
S’occuper des animaux, c’est aussi faire sortir un rhinocéros ou un hippopotame par un sas pour lui mettre du collyre, désinfecter un bobo et nettoyer les litières.
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Distribuer le repas à des makis adorables qui accompagnent les visiteurs sur la route en sautant des arbres, observer la vigilance amusante des suricates et admirer à l’entrée du vivarium la beauté d’un harfang, la fameuse chouette blanche d’Harry Potter.