Le nouveau TUI Store à Strasbourg. | |
Depuis que le Club Med vise le haut de gamme et les tarifs qui vont avec, les Français, et pas seulement les nostalgiques du « sea, sex and sun » dans les villages de cases, se sentent orphelins de la formule qui a un peu inventé les vacances...
Il y a bien eu des marques comme Belambra qui a d’ailleurs racheté certains villages à l’entreprise fondée par Gilbert Trigano et depuis un moment déjà entre les nobles mains d’Henri Giscard d’Estaing. Et aussi Marmara et de nombreuses formules club dont les familles raffolent, mais pour les adeptes de vacances libres, « all inclusive », raffinées et pas forcément hors de prix, ça ne le faisait pas vraiment.
Des marques en « magasins ».
Marmara justement, parlons-en. Si la marque est connue, le tour-opérateur – sa marque ombrelle comme on appelle ça en marketing – l’est bien moins. Marmara, Nouvelles Frontières, Passion des Îles et Aventuria dépendent désormais de TUI, un groupe allemand aux solides ambitions qui a décidé de ne plus rester dans l’ombre.
À partir de septembre TUI, numéro 1 mondial du voyage va s’afficher avec la mise en place de TUI Stores pour accueillir le public. Il en existe déjà 8 en France. Le tout premier a été ouvert à Strasbourg, suivi de Levallois-Perret, Rouen… Sachant que les 2/3 des ventes se font en province, l’implantation y est d’autant plus précieuse.
Il y en aura 25 fin 2016 et 52 à l’échéance de septembre 2017. Deux sont en prévision à Lyon, un à la Part Dieu à la place de l’agence Nouvelles Frontières et un autre en presqu’île, envisagé sur 200m2.
Dans le même temps, un avion Jetairfly, qui deviendra à terme TuiFly sera basé à Lyon, de même qu’à Paris, Nantes, Lille et Toulouse. Ce qui rend toutes les destinations soleil accessibles sans se poser de question sur le transport aérien. C’est une affaire qui tourne.
Des formules pour tout le monde
Pour autant TUI ne se désintéresse pas du digital, mais dans un marché, comme celui des loisirs qui se développe vitesse Grand V, le contact personnel reste essentiel. On débroussaille sur le web et on finalise en agence. Le but étant d’offrir aux clients un interlocuteur qui connaisse parfaitement le produit qu’il compte acheter. C’est une simple question d’organisation. Si ce n’est pas le cas de la personne que l’on a en face de soi, celle-ci dispose d’une liste de collègues concernés et il peut mettre l’un d’entre eux directement en contact avec le client. Et pas se contenter de dire qu’il va se renseigner.
Pour piétiner les plate-bandes du Club Med qui les a laissées bien en friche, des produits thématiques vont être proposés. Pour les couples avec Sensimar, Sensatori pour les hôtels 5 étoiles dans le créneau « bien-être », Magic Life pour les sportifs, Splashworld pour des séjours avec parc aquatique intégré. Nouvelles Frontières de son côté continue de proposer 230 circuits sur une centaine de destinations et ses formules sur mesure.
« Le problème quand on veut, comme le Club Med, faire la conquête de la clientèle haut de gamme en proposant l’équivalent en tridents, des établissements 5 étoiles, on déçoit forcément les clients qui n’ont pas l’habitude qu’on ne cire pas leurs chaussures et renâclent un peu devant les formules buffets, même si fastueuses. Que l’emplacement soit sublime, comme ils savent faire et l’établissement de grande tenue n’y change pas grand-chose. Quadrature du cercle… |
Marmara lui-même va développer son offre haut de gamme avec plus de 80% des clubs en 4 M et 5 M et 13 nouveautés qui s’adossent à la profusion de nouvelles lignes au départ des aéroports dans toute la France.
Un déploiement qui ne s’est pas fait facilement car, si les destinations qui cartonnent restent en Méditerranée, avec l’Espagne (et surtout les Canaries), la Grèce, Chypre, l’Italie, la Croatie, il a fallu inverser complétement les offres de destinations pour correspondre à la demande. En 2011, Marmara, par exemple faisait 85% de son chiffre d’affaires avec la Turquie et le Maghreb. Aujourd’hui, c’est tout l’inverse, et TUI ne propose même plus l’Egypte.