Quand je vous le dis :
par Martine Montémont
« Karlsruhe, deuxième ville du Bade-Wurtemberg, est une cité étonnante et toute jeune puisqu’elle a fêté ses 300 ans en 2015. Elle est construite en éventail comme la ville de Washington et abrite des institutions fédérales comme la Cour fédérale de justice. Elle est aussi le siège de la Cour constitutionnelle allemande. »
Bande-annonce exposition Autoportraits, de Rembrandt au selfie. |
Avant les photomatons et les smartphones (Andy Warhol qui pratiquait les premiers aurait adoré ces derniers…), il y avait l’autoportrait pour satisfaire les artistes narcissiques et tous ceux qui étaient, au fond, ravis d’avoir un sujet sous la main en se regardant dans un miroir...
L’exposition « Autoportraits, de Rembrandt au selfie » au musée des Beaux-Arts de Lyon jusqu’au 26 juin, utilise Rembrandt comme fil rouge. Elle n’est pas chronologique et se charge d’illustrer les trois grandes modalités de l’auto-représentation : la représentation de l’artiste lui-même, sa propre image au sein d’une composition et sa forme allusive et quasi subliminale dans une nature morte.
Elle tire sa gloire et son grand intérêt du fait qu’elle est le résultat d’une coopération entre le musée lyonnais, qui est un des plus importants musées français et deux grandes institutions européennes. La Staaliche Kunsthalle de Karlsruhe qui l’a présentée jusqu’au 31 janvier dernier a prêté des œuvres d’artistes allemands de la première moitié du XXème siècle. Elles illustrent l’expressionisme et la Nouvelle Objectivité que l’on appelle aussi de manière plus triviale le mouvement des « dégénérés ». Puissantes et dérangeantes, elles sont peu nombreuses dans les musées français.
L’exposition sera présentée ensuite aux National Galleries of Scotland à Édimbourg, du 16 juillet au 16 octobre. Elles rassemblent trois institutions qui constituent un ensemble muséal parmi les plus importants d’Europe et proposent de découvrir des œuvres rares d’artistes écossais comme David Wilkie et des chefs d’œuvre comme les Fêtes Vénitiennes de Watteau.
Le propos débouche enfin sur les selfies d’Ai Weiwei qui illustrent parfaitement le phénomène de société engendré par les moyens numériques. Et par deux œuvres digitales interactives Flick_EU et Flick_EU Mirror conçues par le Centre d’art et de technologie des médias de Karlsruhe.
Dans le même esprit, l’exposition « Autoportraits du Musée d’Orsay » est présentée jusqu’au 5 juin au musée d’art Roger-Quilliot à Clermont-Ferrand, puis au musée des Beaux-Arts de Quimper du 17 juin au 26 septembre. Elle rassemble une quarantaine d’autoportraits de Gustave Courbet, Vincent Van Gogh, Claude Monet, Paul Gauguin et quelques autres artistes moins illustres aux côtés de 3 vues d’ateliers de peintres.