Quand je vous le dis :
par Martine Montémont
« L’Alsace a de multiples ressources touristiques. Rendez-vous le 11 août pour le 89e anniversaire de la fête des Dahlias assortie de réjouissances populaires. On peut aussi, après avoir épuisé les charmes de la visite du château du Haut Koenigsbourg et admiré la vue sur la plaine d’Alsace, s’inscrire pour un banquet médiéval le 22 août et déguster un sanglier rôti à la broche arrosé d’hypocras. »
À Sélestat, dans la plaine d’Alsace, on est au pied du fameux château du Haut Koenigsbourg. C’est dire que l’esprit de l’histoire y souffle depuis longtemps. Il est des lieux comme celui-là où il se passe quelque chose...
Ce que l’on sait moins, c’est qu’il s’agit d’une ville qui a connu une véritable apogée intellectuelle à la Renaissance. Patrie de Beatus Rhenanus et fréquentée par Erasme, son école latine était l’une des plus réputées du Saint-Empire Romain Germanique.
Après y avoir poursuivi ses études au 16e siècle, Beatus Rhenanus a fait don de sa bibliothèque personnelle à sa ville de naissance. Conjuguée avec la bibliothèque paroissiale du 15e siècle, elle forme avec la Bibliothèque Humaniste, un trésor inestimable qui vient d’être ré-ouvert cette année au public après 4 ans de travaux.
Même s’il faut convenir qu’il ne s’agit pas d’une finale de coupe du monde au niveau de l’intérêt que peut y trouver tout un chacun, il faut savoir tout de même qu’elle est inscrite au Registre Mémoire du Monde de l’Unesco et que l’on peut y admirer 154 manuscrits médiévaux et 1611 imprimés des 15e et 16e siècles.
Parmi eux, un lectionnaire liturgique mérovingien du 7e siècle, une Bible sacrée du 13e siècle, le Livre des Miracles de Sainte Foy des 11e et 14e siècles richement enluminé. La numérisation du fond a commencé en 2009 et se poursuit toujours.