Exposition Jacqueline Delubac, le choix de la modernité. |
En plus d’être considérée comme « la femme la plus élégante de Paris », Jacqueline Delubac est aussi une bonne fée. La comédienne, puis grande collectionneuse née à Lyon en 1907, a fait don, à sa mort en 1997, des chefs d’œuvre qu’elle avait acquis quand elle était l’épouse de Sacha Guitry, puis celle du diamantaire Myran Eknayan, mais surtout en son nom propre car elle avait un « flair » extraordinaire en matière d’art et disait elle-même « avoir un bon œil (…) et un assez bon instinct »...
C’est un véritable coup de tonnerre pour le musée des Beaux-Arts de Lyon quand cette Lyonnaise de naissance qui a fait toute sa carrière à Paris, décède – on va dire prématurément - en 1997 à l’âge de 90 ans. Elle est encore en pleine santé, fine, mince, élégante et elle est victime d’un accident en se rendant à un bal.
Les 35 œuvres de la donation, dont 3 sculptures de Rodin et des tableaux et pastels de Monet, Manet, Renoir, Degas, Bonnard, Vuillard, Léger, Braque, Picasso, Miró et Bacon, vont propulser le musée des Beaux-Arts de Lyon, tout juste rénové, dans la cour des grands. Il se retrouve ainsi à la tête de la première collection impressionniste hors de Paris.
Il était donc plus que naturel de consacrer une exposition à cette étonnante mécène. « Jacqueline Delubac, le choix de la modernité – Rodin, Lam, Picasso, Bacon » sera en place jusqu’au 16 février au musée des Beaux-Arts de Lyon.
L’exposition est conçue en suivant la reconstitution de l’appartement de Jacqueline Delubac. L’entrée, le corridor, le grand salon, la salle à manger, le salon rouge et la chambre à coucher sont reconstitués dans les moindres détails. Jusqu’au motif de la moquette.
On y verra les œuvres du legs, complétées par de nombreux prêts de musées et de collections particulières. C’est ainsi que l’on pourra admirer, dans le salon rouge, le Déjeuner sur l’Herbe de Claude Monet donné à l’Etat en 1987 à la mort de Myran Eknayan et prêté par le musée d’Orsay. En même temps que des œuvres de Poliakoff et Fautrier, artistes méconnus qu’elle a mis dans la lumière et des extraits de ses films comme « Quadrille » dans lequel il lui avait été reproché un jeu trop naturel à une époque où les actrices sur-jouaient à l’excès. Elle y est divine…
Le parcours se termine par des pièces de sa garde-robe et par une photographie sculpturale de cette belle et énigmatique femme de 90 ans qui n’a jamais porté le nom d’un homme. Même pas celui de son père. Elle avait choisi celui de sa mère qui était sa référence absolue et dont elle attendait toujours la validation suprême. C’est ainsi qu’elle avait conçu une tendresse pour Picasso dont la Femme assise sur la plage était le tableau préféré.
L’audioguide est à télécharger directement sur smartphone et tablettes pour profiter mieux encore de cet événement exceptionnel.