Quand je vous le dis :
par Martine Montémont
« La propagande est sournoise. Elle a pour mission de générer l’adhésion et de prévenir le désenchantement. On pourrait se rassurer en prétendant que les dessins interprètent à l’envi et que les vidéos et photos elles, ne mentent pas. Quelle illusion ! On voit de ce qui se passe à Alep par exemple, ce que l’on veut bien nous montrer. À tous points de vue, s’entend. »
Il s’agit là de l’étape européenne et française d’une exposition qui est née à Los Angeles et a été largement présentée aux Etats-Unis avant d’atterrir en Alsace...
« Guerre d’images – Images de Guerre » au Musée Würth d’Erstein jusqu’au 8 janvier parle de l’iconographie de propagande qui a prospéré entre les belligérants durant la Première Guerre mondiale, en même temps qu’une sélection de témoignages d’artistes.
Le projet présenté à Erstein est enrichi par une section régionale réalisée par les Musées de la Ville de Strasbourg : « L’Autre guerre. Satire et propagande dans l’illustration allemande ».
Pour mobiliser troupes et population dans un conflit qui avait, ni plus ni moins pour enjeu que de redessiner la carte de l’Europe et du monde après l’effondrement de trois empires, il ne fallait pas ménager ses effets d’un côté et de l’autre et cultiver par l’image sa propre supériorité.
Cocteau et le dessinateur Paul Iribe avaient ainsi représenté Guillaume II chevauchant une arrogante écrevisse. Pendant que le journal allemand Simpliccismus représentait un Anglais en casque colonial debout sur un globe terrestre maculé de sang. Cette guerre des images a publié ainsi les plus brillantes caricatures qui jalonnent l’exposition.
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