Quand je vous le dis :
par Martine Montémont
« C’est peu de dire que la découverte de la grotte Chauvet et la construction de sa réplique dans la foulée a boosté le tourisme ardéchois en lui permettant de mettre en valeur ses considérables ressources. Pour éviter de limiter le territoire aux gorges de l’Ardèche, universellement connues, on retiendra aussi les nombreux sites archéologiques comme le MuséAl d’Alba la Romaine et parmi beaucoup d’autres grottes l’Aven d’Orgnac impressionnant et que l’on peut visiter aussi à 360° avec un casque virtuel. On y revient évidemment très vite. À l’occasion par exemple des Merveilleux week-ends en Ardèche les 15 et 16 juin. »
La formidable réplique de la non moins impressionnante grotte Chauvet en Ardèche accueille cet été « Des lions et des hommes » sa première exposition temporaire internationale...
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C’est la présence d’environ 75 peintures et dessins de félins trouvés sur les murs de la grotte originale découverte en 1994 par 3 spéléologues amateurs qui est à l’origine de cette exposition d’ampleur qui dure jusqu’au 22 septembre.
La réplique de la grotte est elle-même un chef d’œuvre. Elle s’étend sur 3500 m2 (contre 8000 pour l’original) et elle a été reproduite à l’identique avec ses parois, ses sols, ses plafonds. Toutes les visites sont accompagnées d’un guide pour aider les visiteurs à mieux s’imprégner de ce témoignage du génie des Aurignaciens.
Il s’agit du plus ancien chef d’œuvre de l’humanité connu à ce jour. Il est daté d’il y a 36.000 ans, c’est-à-dire antérieur de 18.000 ans à la grotte de Lascaux en Dordogne.
L’exposition s’articule en plusieurs salles qui figurent la présence des grands félins d’espèces féroces dans les continents qui les ont connus et les ont représentés. C’est-à-dire tous. Si le lion des cavernes qui figure sur les parois de la grotte est une espèce aujourd’hui disparue, il représente un point de départ de l’évolution de cette cohabitation avec les hommes qui ont repoussé le sauvage hors des villes jusqu’à quasiment l’anéantir.
Pourtant la fascination demeure. Le lion, le tigre, la panthère sont objets de mythes et de croyances, ils symbolisent la force mais aussi la féminité que l’on découvre au travers de 170 œuvres d’art prêtées par les plus grands musées du monde. De Berlin, de Paris avec le Louvre, le musée du Quai Branly, le Muséum d’Histoire Naturelle, le musée des Beaux-Arts de Lyon pour ne citer qu’eux.
Mais le clou de l’exposition est une minuscule momie de lionceau des cavernes découverte par Yakov et Semen Androsov dans le permafrost sibérien en 2015. Il est conservé dans une armoire réfrigérée maintenue à -24° et mesure 42 cm, Uyan, ainsi baptisé par ses découvreurs, auxquels il appartient toujours, est dans un parfait état de conservation. Fourrure, pattes, queue, oreilles, yeux, organes internes et même poils de moustache. D’abord daté de 12.000 ans, le carbone 14 a révélé qu’il était âgé, lui et l’autre lionceau découvert sur le même site, de 46.500 ans !