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Se rougir les joues avec bonheur, au Carnaval de Québec (Qc-ca).
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« Il n’y a pas de mauvais hiver, il n’y a que de mauvais vêtements ! » Fous de leur hiver qui dure (dur) de décembre à mars dans sa version la plus rigoureuse, les Québecois en ont même fait un produit touristique à part entière pour tous ceux qui aiment la neige et le grand froid... 

 
La différence entre l’hiver européen gris et pénétrant et le grand blanc québécois, c’est la neige (la nâeige comme ils le prononcent). Brillante, lumineuse, elle reste au sol toute la saison et elle fédère et rassemble tous les charmes de l’hiver (l’hivâer comme ils disent aussi avec cet accent charmant et délicieusement dépaysant). Les Québécois ne boutonnent jamais leur manteau dehors. Ils le font à l’intérieur. C’est un apprentissage essentiel si on veut profiter de Noël à Montréal, à Québec et sur les rives du Saint Laurent pris dans les glaces.
 
Dans la chaleur de la maison, du train ou du centre commercial et partout où l’on est à l’abri, on accumule les pelures comme on appelle là-bas les couches de vêtements et on s’emmitoufle dans une doudoune de la marque Kanuk comme on nous l’a recommandé. On enfile les bottes Sorel que l’on peut même acheter sur Internet avant le départ, les mitaines qui ne sont pas, comme chez nous des gants sans extrémité pour les doigts, mais de vraies moufles bien chaudes et on n’oublie pas la tuque pour se protéger la tête. Et en avant pour affronter les – 30°, - 40° et le blizzard s’il y a lieu du «grand hiver vif comme une claque » comme le chante Beau Dommage.
 
Une saison pleine de ressources
 
 
En hiver, le Québec ne s’endort pas. Il est équipé pour les grands froids. Chaque fin de semaine et quand vient le temps de la relâche, (les vacances scolaires), les habitants des villes filent vers les pistes du Massif de Charlevoix qui culmine certes à 770m seulement, mais offre des pistes amples et vastes, une piste de luge de près de 8km qui dévale vers le Saint Laurent pris dans les glaces, mais s’arrête tout de même juste avant !
 
De l’hôtel La Ferme et depuis la petite ville de Charlevoix, on prend le train pour arriver au pied des pistes. Rien à voir avec les pistes des Alpes et de quelques montagnes que ce soit en France. Il ne faut pas chercher la comparaison et c’est ça qui est intéressant.

En ville pour profiter de la vue sur Québec et de ses monuments, on réservera à l’hôtel Hilton en visant le 23ème étage. L’établissement est remarquablement tenu et confortable, le petit déjeuner est servi tout en haut pour permettre à tous ceux qui n’ont pas pu habiter dans les étages les plus élevés d’admirer la vue qui s’étend jusqu’au-delà du Saint-Laurent.
 
 
Ici comme ailleurs le wi-fi est puissant et totalement free et on ne dira jamais à quel point c’est agréable en comparaison avec la plupart des hôtels européens qui seraient bien capables de vous fournir, un beau jour, l’eau du robinet au moyen d’un code long comme un jour sans pain.
 
Les aventuriers urbains tenteront l’Hôtel de Glace qui est bâti au plus fort de l’hiver entre janvier et mars et déconstruit ensuite avant qu’il ne fonde par lui-même. Les lits de glace sont chaudement équipés de couettes moelleuses et de sur-matelas imperméables. Il y a 44 chambres et suites décorées suivant des thèmes variés et en 2014, c’est celui de la « Reine des Neiges », l’animation Disney qui a rencontré le plus de succès.
 
Pour s’assurer et se rassurer sur le contact de la glace, on ira prendre un verre au bar de glace et on s’apercevra qu’ils sont traités pour ne pas coller aux doigts.
 
 
En toute confidence, les jeunes mariés qui se sont échangé leurs vœux dans la chapelle et les autres, prennent souvent (à tort !) un coup de panique à l’idée de passer toute la nuit dans leur chambre de glace. L’hôtel qui s’est installé tout à côté fait fortune avec le principe de précaution !

A la rencontre des Premières Nations
 
Des verres de glace, on en utilise aussi pour prendre un apéritif au bar de glace, autour du feu et du tipi installé dans le jardin enneigé de l’Hôtel des Premières Nations. Un lieu exquis avec de belles fourrures et des objets fabriqués par le peuple amérindien, les Hurons-Wendate qui vit dans le village Wendake au cœur même de Québec.
 
Il faut absolument s’y arrêter pour admirer la Maison Longue construite sur le modèle de l’habitat des tribus d’autrefois. Ce peuple de cueilleurs-pêcheurs-chasseurs, par ailleurs fin diplomate et installé au Canada des centaines d’années avant l’arrivée des colons européens, sait parfaitement organiser ses activités touristiques. Au restaurant, on déguste du gibier accommodé avec des épices de la forêt boréale, des poissons fumés maison et même de la viande de phoque qui ressemble un peu à du foie de veau très noir.
 
Dans un confort parfaitement moderne, décoré d’œuvres d’artistes autochtones sublimes, on s’intéresse aux histoires racontées en goûtant la bière maison. On apprend ainsi que le tabac, la sauge, le foin d’odeur et le cèdre blanc comptent parmi les herbes sacrées et on termine sur une tisane inuit du Labrador à base de petit mûrier, appelé camarine noir, de genévrier et de cranberry.
 
 
Et l’on découvre les symboles auxquels sont rattachés les animaux dans ces sociétés matriarcales très organisées et proches de la nature. L’ours est médecin, le loup symbolise la communication et le lapin règle les conflits... On aura compris que le sujet est loin d’être épuisé et que la culture amérindienne est ici incroyablement vivante. Et réconfortante à plus d’un titre.

Des fêtes encore plus chaleureuses
 
Les Québécois ont du goût pour la fête et tout ce qui réconforte. La fin de l’année est donc l’occasion de réjouissances nombreuses de cet autre côté de l’Atlantique. A Montréal, le parc du Mont Royal se transforme en un immense terrain de jeux de neige et, entre le 14 décembre et le 5 janvier, c’est le déroulement des festivités de Montréal en Fêtes dans la vieille ville avec des chants de Noël à la Chapelle Notre-Dame-de Bon-Secours, sans oublier la brigade du réconfort qui va gentiment à la rencontre de ceux pour qui la fête n’en est pas une. 

Les 30 km de galeries du RESO avec les boutiques, les bars et les restaurants sont évidemment noires de monde au moment de la course aux cadeaux et tout le monde se retrouve pour la Party du Nouvel An place Jacques Cartier pour assister au concert, admirer le feu d’artifice et danser jusqu’au bout de la nuit dans la discothèque à ciel ouvert.
 
Moins cosmopolite et plus romantique Québec cité revêt ses habits de lumière et le 24 décembre, la messe de Noël à la Basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec qui fête ses 350 ans avec des manifestations particulières qui durent jusqu’au 28 décembre, devrait être célébrée dans une ferveur particulière.
 
 
De la France, le Québec a gardé le goût des bonnes choses. Pour le réveillon, on fait ses achats au marché du Vieux Port remarquablement achalandé. On y rencontre des producteurs et commerçants dont certains sont même venus de France pour s’y installer et entretenir leur savoir-faire, souvent bio. Certains d’Alsace, d’autres de Franche-Comté ou d’autres régions.
 
Pascal Miche, un Belge qui a épousé une Québécoise a mis au point dans son Domaine de la Vallée du Bras dans la région de Charlevoix, l’Omerto, un vin apéritif de tomate sur la nature duquel bien des sommeliers se cassent les dents. Sec, il accompagne fort bien un poisson fumé ou des coquillages et, dans sa version moelleuse, il fait merveille sur un foie gras ou sur les desserts. Pascal est un des 40 producteurs de la Route des Saveurs de la région de Charlevoix chez lesquels on peut dénicher de prometteuses petites merveilles.
 
Les chefs cuisiniers, ainsi fournis, ne sont pas en reste pour développer la gastronomie locale. C’est Laurent Godbout, un Montréalais, chef du restaurant Chez l’Epicier qui représentera le Canada au Bocuse d’Or à Lyon en janvier 2015.

Juste avant pour la ville de Québec, le temps du Carnaval qui aura lieu du 30 janvier au 15 février et celui de découvrir le nouveau Palais de Bonhomme qui sera construit face au Parlement et près du parc d’attractions des Plaines d’Abraham où l'on se fait un plaisir de se rendre pour ne pas manquer l’étonnante course de canots qui a lieu sur le Saint Laurent gelé.

Pour TOUT savoir 
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