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Quand je vous le dis :
par Martine Montémont

 

 « Autant d’occasions de se rendre au Puy-enVelay : L’étape du Tour de France les 16 et 17 juillet. Les coureurs pourront en profiter puisqu’ils ont une journée de repos. Les nuits de Saint Jacques du 12 au 14 juillet. Et la célébration des 30 ans du classement de Saint Jacques. »

 


La ville auvergnate du Puy en Velay étant bénie des Dieux, des anges, des volcans, de nombreux saints du paradis et au bout du compte de l’Unesco, un spectacle comme « Puy de Lumières » s’imposait d’évidence...

Ce sont 5 sites de la jolie ville auvergnate qui s’illuminent chaque soir jusqu’au 30 septembre.

Réalisant tout à coup à quel point leur patrimoine était riche et légendaire, les responsables de l’Office du Tourisme se sont rendus à Chartres l’an passé pour voir comment la ville avait mis Chartres en Lumières (jusqu’au 7 octobre) avec le succès que l’on sait sur le développement touristique. À partir de ce moment-là, le dossier du Puy a été bouclé en moins d’une année.

De la ville, le metteur en scène Gilbert Coudène et ses Allumeurs de Rêve dit « Jamais je n’ai eu un écran naturel aussi spectaculaire sur lequel projeter un spectacle ». Et pourtant, il en a vu d’autres, lui qui est un spécialiste et acteur incontournable de la Fête des Lumières à Lyon.

Cathédrale de légendes

Pour mesurer la puissance de la mise en lumière des 5 sites éclatés du Puy en Velay et de la première mondiale que constitue le spectacle de lumière projeté sur le Mont Aiguilhe, un neck volcanique de 85 m de haut, il faut passer d’abord par l’histoire ou plutôt les histoires de la cathédrale du Puy, inscrite au patrimoine de l’Unesco.

Temple gallo-romain et déjà chargée en spiritualité, elle devient chrétienne et lieu de pèlerinage à partir du 5ème siècle. Au point qu’au 11ème siècle, il faut songer à l’agrandir. Les géniaux architectes de l’époque choisissent de la laisser en place et de construire son extension en enjambant le vide à la manière d’un pont sur une rivière au moyen d’énormes piliers.

Ne nous y trompons pas, ce n’est pas le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle qui attire les croyants. C’est le culte de la Vierge qui les rassemble nombreux. Fi des bénédictions du pape. Elle fut sous les yeux de l’évêque de l’époque consacrée par les anges qui l’ont auréolée de lumière. S’enchaînent alors les contes et légendes. Avec cette histoire de la pierre sur laquelle a été guérie une femme par une apparition de la Vierge et qui trône désormais dans le chœur.


« Picasso et la Maternité » du 10 juillet au 11 octobre à l’Hôtel Dieu du Puy-en-Velay a choisi d’explorer le thème de la maternité dans l’œuvre de Picasso, en résonnance avec la prépondérance de la Vierge du Puy. Mère de douleur et Mère de tendresse à travers Françoise/Claude/Paloma, la Guerre et la Paix. Il s’agit de la plus grande exposition monographique sur Picasso réalisée dans la grande région.»
  


Entre la Vierge noire (ce sont les fumées des cierges qui ont teinté le bois de son visage), la statue de Saint Louis – qui l’a visitée 3 fois –, la coupole sous laquelle trône la Vierge et la croix de cristal, le cloître, l’Hôtel Dieu et sa pharmacie aux boiseries classées ; le trésor brodé de fils d’or, de pierres précieuses et de perles de la famille Fruman ; le spectacle des pèlerins de Saint Jacques qui entendent chaque jour à 7h la messe de bénédiction avant de partir pour 1437 km de marche et le mendiant qui laisse sa sébile à laquelle personne ne touche et se donne pour mission lui-même de balayer la volée d’escaliers sur lesquels les jeunes filles du lycée s’installent pour regarder et envoyer leurs textos ; la cathédrale du Puy en Velay vaut à elle seule le voyage.

Une déambulation en toute sérénité

Évidemment l’illumination de la cathédrale est un des temps forts du spectacle Puy de Lumières. Dans toute la ville Gilbert Coudène dit avoir forcé sur les couleurs car la pierre « pompe » les lumières.

On déambule entre la ville basse – celle des dentelles – et la ville haute et si le parcours est forcément un peu sportif, il est par ailleurs paisible. Le théâtre, l’hôtel de ville, la chapelle Saint Alexis et avec une mention spéciale aux danseurs acrobates qui évoluent sur le mur de l’hôtel du Département, sont autant de ravissements. Qui conduisent au clou du spectacle avec l’embrasement du Rocher Saint-Michel d’Aiguilhe qui va figurer le combat de Saint-Michel avec le dragon.

Spectaculaire et inoffensif bien sûr. Gibert Coudène précise quand même que le Mont Aiguilhe est le résultat d’une éruption volcanique et qu’il a jailli d’un coup de l’eau qui recouvrait le lac de lave. Laquelle bouillonne toujours à moins de 10km de la surface de la terre. Tous ceux qui rêvent de revoir ça un jour ne seront pas là pour le raconter.

Les étoiles rurales de Régis Marcon

Cette nature puissante fait naturellement des miracles sur les plateaux alentour, offre quantité de plantes et herbes et il suffit de se baisser pour les ramasser. C’est Régis Marcon, le chef triplement étoilé qui raconte cette luxuriance qui lui a tout donné et fait de lui une star des fourneaux à Saint Bonnet-le-Froid.

 


« La Haute Loire est fière de ses produits, lentilles vertes du Puy AOP, Verveine du Velay, charcuteries, champignons… et peut s’enorgueillir d’abriter sur son territoire, un de leur ardent défenseur le Bocuse d’Or Régis Marcon. Mais quelle idée, mais vraiment quelle idée, de proposer un buffet d’excellentes spécialités (un jambon cru à tomber…) sans proposer le meilleur des vins d’Auvergne qui vont avec ? Juste des softs (Coca, sodas, eaux, jus de fruits, à l’exception d’un cocktail « ponot » à base de jus d’ananas et de liqueur de verveine) sous prétexte que c’est « tendance ». Quelle tendance ? » 

Plus de 80 herbes différentes poussent sur le plateau du Velay et 600 variétés de champignons. Ce qui bluffe totalement les mycologues japonais et américains. Dans ce village qui compte 7 restaurants pour 250 habitants, Régis Marcon chante la gloire de la lentille verte du Puy qui fait l’admiration des Québécois, lesquels en connaissent pourtant un rayon en matière de lentilles.

Si on ajoute à toutes ces bénédictions, des paysages grandioses de conifères, résineux, feuillus et autres châtaigniers sans lesquels, d’après Régis, la justification de venir bien manger ne suffirait pas, le pays vellave nous aura comblés.