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Quand je vous le dis :
par Martine Montémont

 

 

« L’exposition est évidemment une formidable passerelle qui conduit les fous de cinéma vers le Festival Lumière. Il se tient du 14 au 22 octobre avec remise du Prix Lumière au réalisateur chinois Wong Kar-Wai.. »

 


Visiter la phénoménale exposition « Lumière ! le cinéma inventé » présentée au Musée des Confluences à Lyon à la suite de Thierry Frémaux, merveilleux conteur de l’épopée des célèbres frères Auguste et Louis Lumière est un moment de pur bonheur. Quelques belles histoires…

L’exposition a déjà été présentée en 2015 au Grand Palais à Paris pour célébrer les 120 ans du Cinéma, mais celle-ci est sensiblement différente. Notamment avec la salle de projection reconstituée sous la forme d’un mur magistral d’images des quelques 1422 films Lumière produits par les deux génies du cinéma. L’hommage du numérique aux lanternes magiques. 

Une aventure lyonnaise familiale et industrielle

Jusqu’au 25 février 2018 on va y retrouver une maquette du site originel des usines Lumière et la reconstitution du fameux Salon Indien qui avaient émerveillé les visiteurs le 28 décembre 1895 et ému ceux de l’exposition au Grand Palais.


Un des dangers de l’histoire des Lumière ce sont les lieux communs qui leur sont attachés. Tout le monde connaît la fameuse arrivée du train en gare de la Ciotat, la sortie des usines Lumière. Autant d’œuvres figées dans les mémoires qui ne font pas la part belle à l’histoire de cette grande famille bourgeoise lyonnaise avec ses gloires et ses bizarreries.

À admirer les Lumière à table, en famille dans leur jardin, on imagine bien les Lyonnais qui ne laissent pas leur part quand il s’agit de nouer serviette autour du cou. Mais on apprend aussi que c’est Louis qui, en 1881, à l’âge de 17 ans, a mis au point une plaque photographique sèche prête à l’emploi.


« La firme Lumière n’a pas ménagé ses efforts pour promouvoir le Cinématographe et son écriture du mouvement ». Dès 1896, ils vont envoyer 400 opérateurs de par le monde. C’est ainsi qu’ils ont produit des films au Japon, en Amérique Centrale et imprimé les pyramides d’Egypte sur pellicule. »

  


Car c’est de photographie couleur que les Lumière étaient passionnés, eux qui venaient de la chimie. Mais il se trouve que c’était le cinéma et ses images animées qui avaient le vent en poupe.

Les deux, qui ont épousé les sœurs Winckler, filles de brasseurs étaient certes des bourgeois fortunés, mais surtout totalement inventeurs et totalement cinéastes. Avec un imaginaire visuel sans limite.

En 1894, Antoine, le père, confronté à la réalité industrielle dira « je rentre à Lyon, mes fils trouveront ». Ce qu’ils ont fait.

Lumière, Gaumont, Pathé, Méliès

C’est un peu grâce aux Lumière que Lyon est une ville monde. Avec la soie et le cinéma notamment, la gastronomie aussi. Ce qui fait pas mal de qualités universelles et magistrales. Du haut de Fourvière, au fond, on voit la mer et plus encore du bout de la Confluence. La ville a de l’avenir et des perspectives.

 



« Avec leurs opérateurs, ils ont tout inventé : le travelling, le trucage, le gag, le film familial, le film d’entreprise publicitaire, le film comique, le film d’actualité, le documentaire et même le remake, avec ses versions multiples d’un même sujet. » 

Aucune frustration quand l’expo fermera ses portes. Tous les incroyables jouets optiques qui s’y trouvent, les bobines de cinéma qui rappelleront aux plus anciens les péripéties des Ciné Clubs, les hommages au 35mm, à Wim Wenders et aux hélicoptères d’Apocalypse Now sont autant de sujets et d’objets qui constituent le fonds de l’Institut Lumière. Lequel tient à Lyon, à longueur d’année, la permanence de l’invention du cinéma. Là où tout a commencé avec une nuit d’insomnie de Louis Lumière quand les deux frères étaient les Steve Jobs de la fin du XIXe siècle.