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Quand je vous le dis :
par Martine Montémont

 

 « En 1887, le train mettait 9h pour aller de Paris à Dinard. Il n’y a plus de gare aujourd’hui. On va jusqu’à Saint-Malo et on emprunte ensuite le bus de mer ou le taxiboat. Mais depuis le 2 juillet, on se rend en Bretagne depuis Paris par TGV jusqu’à Rennes en un temps record grâce à l’achèvement de la Ligne à Grande Vitesse. Je ne vous donne pas les temps parce qu’il faut savoir qu’ils ont été réduits aussi depuis Marseille et depuis Lyon pour les mêmes raisons. Et que tout le monde a droit à la Bretagne.. »

 


110km de côtes pour l’Ile et Vilaine. Ce qui pourrait paraître dérisoire comparé au Finistère qui en affiche 1273, mais la Haute Bretagne enfile les perles touristiques avec la cité Corsaire de Saint-Malo, la petite ville balnéaire de Dinard et son charme tout britannique, les huîtres de Cancale et la plus impressionnante population sédentaire de grands dauphins de toute l’Europe...

Avec le Mont Saint Michel en toile de fond et entre les îles Chausey qui sont au nombre de 365 (y compris les simples gros cailloux qui affleurent à marée basse) - autant que de jours dans l’année – on est sur le terrain d’exploration de Gaël et de l’association Al Lark qui signifie « l’air du large » en breton.

Il étudie la biodiversité marine et récolte des données scientifiques depuis plus de 12 ans. Et s’il embarque les touristes à bord de son Zodiac, ce n’est pas juste pour satisfaire leur curiosité. Tout le monde participe à l’expérience scientifique, ce qui est très gratifiant et les chances d’apercevoir des grands dauphins sont assez élevées. Ils sont environ 400 à nager, jouer, voyager entre la Hague et l’île de Bréhat.

Ce sont  toujours les dauphins qui décident.

Apercevoir les dauphins ne fait pas partie du contrat. Tous les plaisanciers savent qu’il ne faut pas chercher à les traquer en occupant leur espace. Sinon, les embarcations de l’asso leur font remarquer et ça se passe plutôt bien.

 

Il faut procéder à une approche respectueuse et naviguer en parallèle avec eux. Par radio, les bateaux se signalent entre eux quand ils ont aperçu un groupe. Très discrètement. On navigue en silence pour ne pas les effaroucher. Et si on n’a pas l’heur de leur plaire, ils ne se montrent pas et fuient les intrus que nous sommes.

On est au large, chez eux, pas dans un delphinarium. Dieu merci !

Et si on se conduit bien, on est récompensé. On entend le souffle des dauphins, on les voit faire leurs célèbres bonds que Morgane, biologiste marine attrape au téléobjectif. On verra même ce jour-là des petits de quelques semaines qui apprennent à plonger avec leur maman. Moment de grâce absolue.

C’est là que l’on participe à la mission. Les animaux ne sont pas « pucés », on ne leur accroche pas de balises. Morgane sait les repérer grâce aux caractéristiques que présentent leurs ailerons et leurs marques naturelles.

Elle fait plonger l’hydrophone, le micro subaquatique qui permet de capter leurs modes de communication : sifflements, aboiements, cliquetis. Gaël précise : ce n’est pas le monde du silence sous la surface. Entre le souffle des dauphins, le bruit des bancs de poissons, les bateaux et les autres animaux de la mer, il y a de quoi écouter.


«C’est un fantasme que nous avons approché de près, mais nous avons manqué de temps et il faut s’y consacrer pleinement. La Balade Corsaire embarque une poignée de gourmands à bord de l’Ausquémé, un voilier ancien dragueur d’huîtres et le chef Emmanuel Tessier sert 14 plats à ses convives pendant la navigation en baie du Mont Saint-Michel.»

  


Nous apprendrons aussi que les dauphins communs se rencontrent plutôt au sud de la Rochelle. Qu’en hiver, on aperçoit des marsouins, que l’on peut croiser de grosses méduses dites « chou-fleur » qui mesurent plus d’un mètre de diamètre et pèsent environ 40 kg. Elles ne sont pas urticantes.

Les dauphins du golfe normano breton investissent un territoire de plus en plus vaste qui remonte jusqu’en baie de Seine. Ce qui est une bonne nouvelle, car c’est la preuve que le milieu marin est sain.

Pour rejoindre Gaël et ses équipiers sur les Zodiacs, il faut être membre de l’association. Ce qui revient à dire qu’il faut acquitter une adhésion de 50€. Il y a certes des gens de passage, mais certains membres passionnés viennent très souvent. Certains jusqu’à 30 fois dans l’année.

Mais c’est la météo qui décide et pas un rythme saisonnier. Quand le vent souffle à plus de 20 nœuds (35km/h) on annule. Les inscrits reçoivent un texto. Y compris si la sortie se fait. La saison préférée de Gaël c’est le mois de septembre. Sûr qu’on va y retourner !

Cancale, Dinard, Saint Malo en perspective.

Dégustation de crêpes et galettes exceptionnelles au Breizh Café et nuit réparatrice à l’hôtel dont la déco contemporaine n’est pas le moindre des charmes. On est réveillé par le soleil qui se lève en effleurant les parcs à huîtres de Cancale. On est au cœur du sujet.

La veille, on aura profité des charmes de Saint Malo, la ville corsaire qui se vante de n’avoir jamais été prise et dégusté le formidable beurre de Jean-Yves Bordier dans son restaurant « Autour du beurre ». Souvenir inoubliable.

 

« Autant de bonnes raisons de se rendre en Haute Bretagne cet été. Du 17 au 20 août, la Route du Rock se tient dans divers lieux de Saint Malo et principalement au Fort Saint-Père. Dans les terres, les 25 et 26 août, le Festival du Roi Arthur se tient à Bréal –sous-Monfort et, en attendant le Festival Jazz aux Écluses à Hédé-Bazouges les 16 et 17 septembre, c’est le Festival du théâtre de poche qui s’y installe du 25 au 27 août » 

Festin d’algues à Saint Lunaire que tout le monde appelle Saint Lu. Nous rencontrons les deux Nathalie qui préfèrent mille fois cueillir les algues sur les rochers avec des bottes aux pieds quand la mer se retire que vivre en ville dans les paperasses. « Question de santé » dit l’une d’elles. Elles ont présenté leurs productions à de grands chefs de la région qui ont suivi aussitôt.

Figurez-vous que le wakamé mariné avec ail, citron pressé, radis noir et gingembre frais sur un flétan fumé ou encore le tartare tradition à base de laitue de mer et de vinaigre de cidre sur une darne de saumon et des pommes de terre vapeur, ce n’est pas mal du tout.

À Dinard, qui vaut mieux que quelques lignes, on aura mesuré l’influence britannique et admiré les villas construites par ce peuple insulaire qui a investi ce qui n’était qu’un village de pêcheurs en 1858 et qui privilégiait la vue en se moquant des effets du vent.

On y retournera pour déguster les charmes de la promenade à l’occasion du Festival du Film Britannique du 27 septembre au 1er octobre et on se posera au Grand Hôtel Barrière bourré de charme et d’Anglais très bien élevés.