Indice de Confiance Voyage GénérationVoyage

GénérationVoyage calcule l'indice de voyage COVID-19 pour tous les pays du monde à partir du nombre de cas recensé et de la situation sanitaire dans le pays. Profitez de données mises à jour quotidiennement.

Voir la vidéo sur youtube.com

Quand je vous le dis :
par Martine Montémont

 « La BD est puissante et sans effets spéciaux et autres artifices, par la seule force du dessin et du scénario. J’ai souvenir de « Ghost Queen » cet album des "Aventures de Buck Danny" de Charlier et Hubinon (paru en 1979 aux éditions Dupuis) où le porte avion américain "Ranger" confronté à un véritable raz de marée de feu se met en alerte atomique totale pour franchir la muraille de feu. Les gros plans sur les cloisons étanches, les lances à incendie qui déversent des tonnes d’eau de mer et de neige carbonique, les visages des officiers et des marins. Largement aussi impressionnant que Titanic et juste avec une planche et des crayons ! »


Avec la 12ème édition de Lyon BD Festival les 9-10 et 11 juin et de belles et nombreuses expositions aux 4 coins de la ville, Lyon se souvient qu’elle a tenu une place majeure dans le monde de la BD. Et les auteurs toujours plus nombreux et les éditeurs qui assurent la relève, continuent à entretenir la flamme de la bulle...

Pour illustrer cet hommage au 9ème art, bien plus ancien qu’il n’y paraît, le musée de l’Imprimerie et de la Communication Graphique a confié les rênes de son exposition « Bande dessinée, l’art invisible » qui se tient jusqu’au 20 septembre à Scott Mc Cloud. Illustre auteur et théoricien américain de la Bande Dessinée et auteur en 1993 de l’Art Invisible (éd.Delcourt), il examine les langages caractéristiques propres à la Bande Dessinée qui touche les lecteurs au moins aussi profondément que la littérature, le cinéma, la peinture ou la photographie.

En quoi la BD est-elle un art invisible ?

Il s’agit de se demander tout simplement où elle commence et où elle finit. Elle est invisible parce qu’elle cultive l’ellipse. C’est le lecteur qui fait le lien. Entre les dessins et les onomatopées.

Elle prend certes sa source dans les albums de notre enfance et avant de triompher au cinéma, la plus célèbre souris du monde a vécu sa vie avec ses amis dans le Journal de Mickey

Mais elle est déjà présente dans les livres enluminés quand les moines font apparaître des bulles en bordure des textes. Peut-on dire aussi qu’elle n’est pas présente à Lascaux et partout dans le monde, en Asie en Europe, en Amérique. 

Elle fait aussi le bonheur de la publicité et de la réclame. Benjamin Rabier dessinateur de la Vache qui Rit, va s’occuper aussi du cas de la lotion Pétrole Hahn et, de nos jours quand il s’agit d’expliquer le mode d’emploi et l’entretien d’appareils ménagers, on ne s’encombre plus de (mauvaises) traductions dans toutes les langues, on explique avec des dessins et c’est valable pour tout le monde.

Du crayon de couleur à l’ordinateur en passant par l’aérographe, on pénètre dans l’univers du dessinateur, ce drôle de personnage souvent présenté comme introverti et qui flamboie un crayon à la main.

Le monde la BD à Lyon autour de Scott Mac Cloud en personne.

C’est le festival qui a organisé la rencontre avec l’auteur américain qui viendra en personne à Lyon en même temps que les quelques 230 auteurs présents pendant toute la durée de la manifestation. Et en avant-première aux journées « pro » du 9 juin.

(Pensez à activer les sous-titres en français)

80 événements auront lieu pendant tout le festival « off » qui investit plus de 50 lieux et durera jusqu’au 30 juin. Avec beaucoup de jolies surprises comme la tenue du journal du festival « Le Bouchon Déchaîné » en live avec les auteurs qui vont dessiner pendant qu’ils mangent. Voilà qui est bien lyonnais.

La BD allemande sera à l’honneur et rendra la politesse en septembre 2017 à la foire du Livre de Francfort, la plus grande du monde avec la France en invitée d’honneur.

Art universel, la BD est mondialement développée et Lyon BD Festival accueillera la Chine, l’Algérie, le Québec, l’Argentine, la Catalogne sous le chapiteau installé sur la place des Terreaux.

Quand la BD trouvait refuge à Lyon.

Depuis près de 80 ans, Lyon, la (trop) discrète (mais qui se soigne), joue un rôle de premier plan dans l’histoire et l’évolution de la Bande Dessinée. C’est l’objet de l’exposition « Vlan – 77 ans de bandes dessinées à Lyon et en région »  à la Bibliothèque Municipale qui dure jusqu’au 4 novembre 2017 et dont l’entrée est libre.

Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, Paris se retrouvant en zone occupée, l’édition et le dépôt légal se réfugient entre Rhône et Saône. Pendant plusieurs décennies, Lyon va être un important centre d’édition de BD. On y publie aussitôt Cœurs Vaillants et Tintin au Pays de l’Or Noir.

Verront aussi le jour Les Âmes Vaillantes, Perlin et Pinpin et toute la BD qui passionne les jeunes garçons, mais aussi les petites filles et en dehors de leur genre consacré. Les scénarios suivent les modes et les goûts du jeune public avec les histoires de guerre, de flibuste et les BD humoristiques.

Certains jeunes auteurs réfugiés repartiront à la fin de la guerre, mais d’autres comme Pierre Mouchot, dit Chott vont fonder leur maison d’édition. La plupart étant aussi de grands résistants seront ensuite confrontés à la censure et y laisseront toutes leurs plumes. La maison Lug durera toutefois jusqu’en 1989.

L’édition lyonnaise de BD fait toujours montre d’une belle vitalité, même si les maisons restent le plus souvent confidentielles et associatives. C’est avec ce genre de procédé que certains arrivent à vivre en réduisant leurs frais.


«L’éditeur Jacques Glénat, est fou de BD depuis son plus jeune âge. Il a commencé en 1969 alors qu’il était encore lycéen. C’est lui qui, le premier a importé les Mangas en France et on lui doit l’édition de titres comme « Mafalda », « Titeuf » et autres best-sellers. La bibliothèque de la maison d’édition installée à Grenoble dans l’ancien couvent Sainte Cécile est impressionnante. »
  


Les auteurs lyonnais qui participent au festival sont nombreux eux aussi. Jérôme Jouvray, créateur de Lincoln, le cow-boy râleur, par exemple a investi l’espace la Place de l’Art au parc LPA République avec une exposition « La BD en 7 leçons »  en prolongement de celle du musée de l’Imprimerie et du festival jusqu’au 20 septembre.