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	A l'ombre des murailles.

Il y a toujours une espèce de fascination à découvrir les lieux où étaient enfermés les prisonniers autrefois. À s’imaginer en frissonnant leur quotidien, le froid, la faim, les violences, la folie et aussi les raisons pour lesquelles ils avaient été enfermés là... 

Le Château de Mayenne, dans la ville et le département du même nom, a été tour à tour palais carolingien au 10ème siècle marqué par les attaques vikings et  bretonnes, château fort et enfin prison pendant 250 ans avant d’être  transformé en musée. Il a plus de 1000 ans d’histoires à raconter.

C’est celle des détenus et aussi de leurs gardiens dont il est question avec l’exposition « À l’ombre des murailles, quand le château était prison » jusqu’au 20 septembre.

En dehors des lieux mêmes qui gardent les stigmates de leur usage, des dispositifs à base de tablettes numériques permettent le ressenti du réel à travers une réalité virtuelle. On éprouve le sentiment d’enfermement dans les dortoirs des hommes, les représentations de saints repentis dans la chapelle, les cachots noirs du donjon et la camisole de force.

Ce sont jusqu’à 80 hommes, femmes, vieillards et enfants qui y ont vécu au début du XIXème siècle. L’un d’eux, Mathurin Balayard, simple petit voleur, raconte sa terreur. Les portes qui claquent, les serrures, les « … bonshommes tout sales et qui se grattaient. Ils m’ont flanqué une de ces trouilles rien qu’à les regarder … ». Evidemment les odeurs, les paillasses pourries, le quignon de pain, la camisole de force en toile et cuir. Les assassins, les voleurs, les vagabonds, les femmes adultères et coupables de tentative d’avortement, les mendiants, tous se retrouvent au même rang.

On voit aussi les vêtements carcéraux, les colliers de cou, les cartes postales, autant de témoignages de la réalité de l’époque, alors même que le 19ème siècle s’employait à véhiculer une image de modernité et de progrès.