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Quand je vous le dis :
par Martine Montémont

 

 

« Le cher Courbet continue à scandaliser de nos jours. Essayez donc d’illustrer vos propos avec une reproduction de « l’Origine du Monde » sur Facebook et vous verrez les censeurs de l’ami Zuckerberg rappliquer ! »

 

« Le Retour de la conférence » un tableau disparu.
« Le Retour de la conférence » un tableau disparu.

Courbet ne cherchait pas à plaire et revendiquait férocement son indépendance. Peindre des curés ivres en 1863, il fallait oser. Il l’a fait et s’est même offert le luxe d’être refusé au Salon des Refusés !... 

On ne verra pas le tableau dans l’exposition qui porte son titre « Le retour de la Conférence » qui se tient au musée Gustave Courbet à Ornans (25-Doubs) jusqu’au 18 avril en partenariat avec l’Institut Courbet pour la bonne et simple raison qu’il a disparu. Il aurait été acquis par un catholique exalté en 1900 dans le but de le détruire. Mais la reproduction photographique dans ses dimensions d’origine, (2, 30 m x 3, 30 m) montre assez bien l’effet qu’il a pu produire sur le public à l’époque quand la loi sur la laïcité n’existait pas encore et qu’on ne rigolait pas avec la religion.

Encore que, on le faisait sous cape. Les rondes que les enfants chantaient en se tenant la main comme « Il court, il court le furet » étaient bien moins innocentes qu’elles n’y paraissaient. Il suffisait d’inverser le « c » de « court » et le « f » de « furet » et on avait tout de suite une idée de ce qui se passait dans certains presbytères et certaines sacristies.

On comprendra donc aisément, au temps de « Je suis Charlie », le déroulé de cette exposition/dossier et l’intérêt de la soixantaine d’œuvres et documents qui l’illustrent.