Danièle Picaronny costumière à l'Opéra de Paris.

Parce que le Musée des Tissus de Lyon fête cette année ses 150 ans et que cette date coïncide avec l’anniversaire des 20 ans de la rénovation de l’Opéra de Lyon par Jean Nouvel, l’exposition « Costumes et Légendes - 20 ans de création à l’Opéra de Lyon » au Musée des Tissus s’imposait. Elle est présentée jusqu’au 21 septembre...

Plongé dans le ravissement le visiteur spectateur découvre, qu’à l’inverse du costume de théâtre dont les finitions sont souvent approximatives (la scène est loin du regard du spectateur), les costumes d’opéra ici présentés au nombre de 130, sont taillés dans de nobles tissus et bénéficient du même traitement que celui que l’on réserve à la Haute Couture. L’atelier des costumes de l’Opéra de Lyon emploie une vingtaine de permanents auxquels s’ajoutent 40 à 50 intermittents, quand les circonstances l’exigent.

C’est un art véritable, car le costume est une partie non négligeable du jeu de l’acteur « On me voit avant de m’entendre » disait Régine Crespin . Il doit être non seulement expressif mais confortable et ne pas entraver le jeu. Il est aussi au point de rencontre où l’art et l’artisanat se fécondent.

Montée en 2 mois à peine, l’exposition s’articule autour de thématiques phares. Tous masqués, les personnages sont présentés en figures de l’autorité, héros et héroïnes, femmes fatales, le fantastique et la grande salle des Tapis elle-même est transformée en théâtre à l’italienne pour mieux présenter les costumes des trois versions de La Flûte Enchantée, démontrant ainsi le rôle clé du langage du metteur en scène dans la création du costume.