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Quand je vous le dis :
par Martine Montémont

 

 « Le goût pour les expositions est mondial. De grande qualité, elles font le tour du monde et, ce qui est réjouissant, comme le disaient les conservateurs et commissaires des Confluences, elles conduisent les musées à puiser dans leurs réserves et à en ressortir les trésors. »

 

Le chant du styrène - Alain Resnais (1957).
Le chant du styrène - Alain Resnais (1957).

Ce sont autant d’objets inanimés mais qui témoignent d’une phénoménale présence dans cette salle d’exposition du tout nouveau Musée des Confluences à Lyon. Au fil de l’exposition « L’Art et la Machine » qui se tient jusqu’au 24 janvier 2016...

Les quelques 178 œuvres exposées sont toutes authentiques et retracent l’histoire de la machine depuis les manufactures (la révolution industrielle était davantage anglo-saxonne) jusqu’aux installations d’art contemporain qui les mettent en scène.

De la machine à statistiques américaine, ancêtre des ordinateurs à la roue de bicyclette de Duchamp en passant par l’Alfa Roméo Giulietta, présentée deux fois parce que c’est elle aussi qui a servi à la compression de César, on pénètre dans l’âme des machines. De leur habillage et leur décoration qui les voulaient sans doute plus humaines, à l’esthétique utile quand elles se suffisent à elles-mêmes et aussi bien sûr quand, au cours de la seconde guerre mondiale, elles passent de la machine qui fabrique à la machine qui tue.

Les machines ici présentées sont incroyablement vivantes. Quand elles inspirent les impressionnistes comme Monet qui peint « La gare d’Argenteuil » et une locomotive fumante, quand  les usines font l’objet de commandes allégoriques aux artistes qui sont chargés de reconstituer les ateliers. Viendra ensuite le temps des sites désaffectés et du désenchantement qu’ils génèrent.

L’énorme œuvre de Jean Tinguely mise en mouvement s’en donne à cœur joie, on découvre une partie des quelques 4 tonnes de courrier que Perdrizet a adressé à la Nasa pour présenter ses parfois improbables inventions, la caméra de Godard, le projecteur de Méliès, une vingtaine de longs métrages pour passer des heures dans l’expo avec évidemment « La Bête Humaine » de Renoir et le « Chant du styrène », un petit bijou de film industriel commandé à Resnais qui en avait profité pour bien s’amuser. On est accueilli et introduit dans l’exposition par la projection « l’Arrivée d’un train en gare de la Ciotat », le film des frères Lumière. Lyon oblige.