Route et sentiers des vins du Beaujolais
Visualisation sur une liste et sur une CARTE, des hôtels Novotel, Mercure, Ibis, ou Formule 1, présents en Beaujolais.
Ancien fief des Comtes de Beaujeu, le vignoble beaujolais occupe une zone quasiment rectangulaire, délimitée par la vallée d'Azergues au sud, les monts du Beaujolais à l'ouest, la vallée de la Saône, à l'est. Il n'est pas traversé, comme de nombreux vignobles français, par une route des vins rectiligne, mais se constitue de petites routes des vins, sillonnant les villages beaujolais et, plus au nord, les communes dans lesquelles sont produits les crus.
La production viticole beaujolaise est d'environ 170 millions de bouteilles, par an. De petite taille (en moyenne, 6,5 hectares), produisant en général plusieurs appellations, les exploitations sont morcelées. Elles offrent autant d'adresses où faire une halte, pour déguster les vins, et discuter avec un vigneron toujours très présent dans sa vigne, quels que soient la saison et les travaux qu'il doit effectuer: la taille, de décembre à mars; l'ébourgeonnage, qui consiste à enlever les pousses indésirables, au printemps; l'attachage pour "guider" la vigne, au début de l'été; le cisaillage, pour limiter la longueur des rameaux, de juin à août. Et, bien sûr, les vendanges, traditionnellement faites à la main en Beaujolais.
Route n°1: Les 37 villages des Beaujolais Villages 
L'appellation Beaujolais Villages, qui a célèbré en 2000 son cinquantième anniversaire, est produite dans 37 communes et couvre 6 020 hectares, s'étirant sur une trentaine de kilomètres, du nord au sud, entre la Vallée de la Saône, les monts du Haut-Beaujolais et les monts de la Haute-Azergue. De Denicé à Montmelas, de Charentay à Quincié, de Lantignié à Lancié ou Emeringes, les balades sont multiples. Elles commencent par...
Un peu d'histoire. Il n'est pas de canton du vignoble beaujolais qui ne revendique la présence de la vigne dès les temps les plus reculés. En 1697, les réponses aux questionnaires adressés aux curés des paroisses par Lambert d'Herbigny, Intendant de justice, police et finance, permettent d'affirmer qu'on cultivait la vigne à Cercié, Charentay, Saint-Etienne-la-Varenne, Odenas, Vauxrenard... Beaucoup plus proche de notre époque, le décret du 12 septembre 1937 autorise les viticulteurs des communes citées ci-dessus à accoler au nom beaujolais celui du village dans lequel est produit leur vin. On trouve alors du Beaujolais-Quincié, du Beaujolais-Cercié etc... Le 21 avril 1950, un texte précise: "les vins répondant à toutes les conditions pour prétendre à l'appellation Beaujolais suivi du nom de la commune d'origine auront droit également à l'appellation Beaujolais Villages au pluriel". Les Beaujolais-Villages, vins frais et pimpants, réveillés et gaillards, élégants et malicieux, sont nés.
Des dégustations dans les caveaux.
Trois caveaux d'appellation ont été aménagés pour accueillir les amateurs: à Vaux-en-Beaujolais, Jullié et Beaujeu. Les caves coopératives de Saint-Julien-sous-Montmelas, Saint-Etienne-des-Oullières, le Pérréon et Quincié-en-Beaujolais disposent aussi, chacune, d'un caveau de dégustation.
Des haltes dans les villages et dans les châteaux.
• Le château médiéval de Montmelas, rénové par le Lyonnais Louis Dupasquier, disciple de Viollet le Duc. Sa masse imposante s'intègre parfaitement dans le paysage et le vert de gris de ses toits de cuivre constitue un infaillible point de repère.
• Le prieuré de Salles-Arbuissonas: une petite église romane du XIè siècle protège un cloître du siècle suivant, conçu par les moines de Cluny et occupé par les bénédictines, jeunes filles de familles aisées attendant là de trouver mari. Parmi elles, la mère de Lamartine, Alix des Roys.
• Vaux-en-Beaujolais, alias "Clochemerle", du nom de la truculente comédie des moeurs paysannes écrite par Gabriel Chevallier dans les années 30. Un succès littéraire qui a pour décor ce petit village niché au creux des vignes, avec ses maisons, son église et sa... pissotière qui est, aujourd'hui, récit de "Clochemerle" oblige, l'une des plus "visitées" de France.
Le sentier viticole de Vauxrenard. Sur 2, 8 km, à parcourir en une heure et demie, il permet de découvrir les travaux de la vigne, de faire connaissance avec la vie locale et d'apprendre à lire le paysage viticole.
Route n° 2: La route des crus.
Les 10 crus du Beaujolais (Brouilly, Côte-de Brouilly, Chénas, Chiroubles, Fleurie, Juliénas, Morgon, Moulin-à-Vent, Régnié, Saint-Amour) sont produits sur 6 200 hectares de sols granitiques, riches en minéraux, en schistes, ou en manganèse. Issus, comme le beaujolais et les beaujolais villages d'un cépage unique, le gamay noir à jus blanc, ils présentent, selon le terroir dont ils naissent, des saveurs et des caractéristiques très variées. Outre les plaisirs oenologiques qu'elle promet, la route des crus est jalonnée de petits trésors et d'étapes enrichissantes:
• La Maison des Beaujolais, à Saint-Jean d'Ardières offre un intéressant point de départ à une découverte du vignoble. Inaugurée en 1952, véritable nouveauté à une époque où les lieux de ce type étaient rares, elle est située le long de la Nationale qui, jusqu'à l'ouverture de l'autoroute, voyait défiler les amateurs de soleil et de douceur méditerranéenne. Elle donne au visiteur un aperçu complet de l'ensemble des appellations beaujolaises et le guide dans ses achats.
• L'église à double clocher de Régnié-Durette, sur les terres du dernier né des crus du Beaujolais.
• L'ancien Hôtel Dieu et l'église de Belleville. Pilulier servant à fabriquer des pilules, faïences, bouteilles de verre et collection de porcelaine donnent à la superbe apothicairerie de l'Hôtel Dieu de Belleville tout son charme. Magnifique, avec ses boiseries du XVIIIè, elle couvre trois vastes salles où les malades étaient soignés, jusqu'en 1991, dans de beaux lits à ruelle et un décor d'époque très séduisant. A voir aussi à Belleville : l'église Notre-Dame-de-l'Assomption. Les clés de voûte de la nef sont ornées des blasons des sires de Beaujeu. On y accède par la sortie d'autoroute numéro 30. De là, vous n'êtes qu'à 30 min du centre ville de Lyon, aux portes du Beaujolais.
• La chapelle, au sommet du Mont Brouilly. Elle accueille, tous les ans, le 8 septembre, un pèlerinage qui rassemble les vignerons, à la veille des vendanges, pour le partage du pain, du vin et du sel.
• L'église romane d'Avenas. Il faut quitter la route des crus pour découvrir l'autel de cette église haut perché, au coeur des forêts de sapins. Un remarquable autel de calcaire marmoréen représente un Christ entouré de ses apôtres.
• Le château fort d'Argigny, à Charentay, est un chef d'oeuvre d'architecture militaire. Le trésor des Templiers y serait enfoui.
• Le château de Corcelles. Ancienne forteresse à l'allure féodale, flanquée d'une magnifique cour Renaissance et de 3 ha de jardins à la française, il a inspiré le peintre Utrillo, lors des nombreux séjours qu'il fit dans le Beaujolais pour se "mettre au vert".
• Toujours à Charentay, la Tour de la Belle-Mère, construite entre 1893 et 1896, pour permettre à sa propriétaire de surveiller du haut des 35 mètres de l'édifice (151 marches !) les faits et gestes de son gendre, qui habitait en face. Fort heureusement, le bâtiment est élégant.
• Le château de La Chaize (Odenas) et son cuvage. Ce petit "Versailles beaujolais " est attribué à Mansard ; le jardin à la française aurait été dessiné par Le Notre. Abritant la plus longue cave du Beaujolais (108m), le château est classé monument historique. Visite guidée.
• La cave du château de Chénas, siège de la coopérative de vinification. Construite au XVIIè siècle, c'est une cave en anse de panier, de très belles dimensions. Elle abrite 300 pièces en bois qui servent à l'élevage des vins. De la cave, part un sentier pédestre qui, à travers vignes et bois, rejoint Fleurie et Juliénas.
• Au coeur du village de Fleurie, la plus ancienne cave coopérative du Beaujolais a été fondée en 1927. Aujourd'hui, plus du 1/3 de l'appellation est vinifiée dans ses murs. Un bar de dégustation a été créé en 1956 pour les visiteurs.
• Les chapelles et les châteaux de Juliénas. Parmi ces derniers, le château de Juliénas, édifié au XIVè, entièrement reconstruit au XVIè, possède de remarquables caves voûtées équipées de marchons de pierre.
• Le moulin de Romanèche-Thorins. Edifié au XVème siècle, inscrit à l'inventaire des Monuments historiques quelques siècles plus tard, il est aujourd'hui l'emblême du cru Moulin-à-Vent. Arrachées lors d'une tempête, en 1910, ses ailes ont "repris du service" à l'occasion du soixante-quinzième anniversaire du cru, en juin 1999. Le mécanisme intérieur est d'origine.
Les crus sont aussi terre de festivités, organisées tout au long de l'année:
• La Fête des Crus a lieu chaque année, au printemps, après qu'ils "ont fait leurs Pâques" , à Chiroubles, le village le plus haut perché du Beaujolais. Un week-end entier dédié à la découverte et à la dégustation des 10 crus, et de rencontres avec les vignerons. En 2000, les 6 et 7 mai, la Fête des Crus célèbrait son vingtième anniversaire. De nombreuses animations ont été organisées.
• La Fête du Paradis, à Odenas. Juste après les vendanges, à la sortie du petit vin doux appelé "paradis", premier jus issu de la presse, une journée rythmée par la tradition beaujolaise: pressurage à l'ancienne, saucisson cuit au gêne, repas champêtre, dégustation de paradis...
• La Fête Raclet, le dernier week-end d'octobre, à Romanèche-Thorins. En souvenir de Benoît Raclet, vainqueur de la pyrale, ver coquin qui ravageait les vignes, c'est la première "grande sortie" de toutes les appellations beaujolaises. Elle permet de voir ce que donneront les vins du millésime.
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